Article publié le 30/04/2008 Dernière mise à jour le 15/03/2009 à 18:03 TU
Les trois leaders de Mai 68, en France, lors d'une conférence de presse, le 11 mai 1968, à Paris. De g. à dr : Alain Geismar, Jacques Sauvageot, Daniel Cohn-Bendit.
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Alain Geismar.
Né le 17 juillet 1939 à Paris, dans le 16e arrondissement.
Ingénieur des mines, universitaire, inspecteur général honoraire de l'Éducation nationale..
Après des études au lycée Carnot à Paris, Alain Geismar suit les cours de l'École nationale supérieure de la métallurgie et de l'industrie des mines de Nancy. Il rejoint l'Université de Paris-VII Jussieu en 1963 comme assistant. C'est en 1965 qu'il devient le secrétaire général adjoint du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP) avant d'en prendre la tête deux ans plus tard. [Le 3 mai 1968, à la suite de l'intervention policière à la Sorbonne le SNESUP rejoint le mouvement de protestation des étudiants]. Membre du comité national du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), il est responsable du département d'éducation permanente de l'Université de Jussieu, en 1973. Après différentes missions de formation professionnelle, notamment en Lorraine, et sa nomination comme inspecteur général de l'Éducation nationale, il rejoint le cabinet du secrétaire d'État à l'Enseignement technique, Jean Glavany, en 1992. Il ne quitte plus la sphère politique. Il a été conseiller, chargé de l'éducation, l'université et la recherche, auprès du maire de Paris, Bertrand Delanoë jusqu'à sa retraite, en juillet 2004. Il est marié avec Sylvie Wieviorka, conseiller PS du 2e arrondissement de Paris.
Oeuvre : Mon mai 1968 . Éditions Perrin, 2008.
Jacques Sauvageot.
Né en 1943.
Directeur de l'École des Beaux-Arts, à Rennes, depuis 1983.
En mai 1968, Jacques Sauvageot, licencié en droit et en histoire de l'art, est de fait le dirigeant de l'Union nationale des étudiants français (UNEF), dont le président a démissionné quelques mois auparavant. Il milite pour l'autogestion au sein du Parti socialiste unifié (PSU) dont la branche étudiante a pris la direction de l'UNEF en juillet 1967. Son nom sera connu du grand public, le jour de l'occupation de la Sorbonne (3 mai). Devenu président de l'UNEF, il est mis en minorité quelques temps plus tard et quitte le syndicat en 1971. Les années qui suivent ne sont pas tendres pour l'ancien leader. Toutes ses demandes de poste dans l'enseignement sont refusés. Il fait des enquêtes sur le monde rural, est employé comme ouvrier et vit de petits boulots, avant de trouver un poste d'enseignant à l'École des Beaux-Arts. Jacques Sauvageot continue d'être actif sur le plan politique, mais dans des organisations locales. Il a toujours refusé le vedettariat des commémorations de Mai 68.
Daniel Cohn-Bendit.
Né le 4 avril 1945 à Montauban (Tarn-et-Garonne), de nationalité allemande.
Député des Verts allemands au Parlement européen, il est membre de plusieurs commissions. Journaliste, il est chroniqueur au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, fondateur du magazine culturel Pflasterstrand (1978) et de la lettre d'information mensuelle européenne Eurospeed. Il anime une émission littéraire mensuelle à la télévision suisse allemande depuis 1995.
Après avoir été à l'école à Boulogne-Billancourt dans la banlieue parisienne, il poursuit sa scolarité en République fédérale d'Allemagne, avant de revenir en France, à Nanterre, pour étudier la sociologie. Porte-parole du Mouvement du 22 mars, expulsé, puis revenu clandestinement, il devient éducateur dans des jardins d'enfants à Francfort, (RFA). Cofondateur du groupe des étudiants allemands Revolutionärer Kampf, à Bockenheim, il se retrouve libraire à la librairie Karl-Marx, à Franckfort, en 1973. Élu maire adjoint de Francfort (les Verts), il devient député européen en 1994. Fonction qu'il occupe encore aujourd'hui.
Oeuvres : Daniel Cohn-Bendit a écrit plusieurs essais en français et en allemand ou collaboré à plusieurs ouvrages. Le dernier : Forget 68, aux éditions de l'Aube. 2008.