Article publié le 02/05/2008 Dernière mise à jour le 22/05/2008 à 14:30 TU
Les principaux événements antérieurs
1939-1945 : le génocide juif
Durant la Seconde guerre mondiale, l’État nazi extermine près de 6 millions de juifs, soit les deux tiers des juifs d’Europe. A la fin de la guerre, de nombreux rescapés des camps nazis, immigrent en masse en Palestine. Cette immigration est jugée illégale, en vertu des dispositions du Livre blanc, et est combattue par le gouvernement britannique. Des dizaines de milliers d'immigrants clandestins sont envoyés dans les camps d’internement à Chypre.
Juillet 1947 : l’Exodus
Le bateau Exodus, transportant 4 500 juifs vers la Palestine, est intercepté devant les côtes palestiniennes par la marine britannique et contraint de retourner à Marseille, son lieu d’embarquement. La France refuse de laisser débarquer les réfugiés pendant près d’un mois. Finalement, les Britanniques renvoient le bateau à Hambourg, les passagers sont débarqués de force, et internés dans un camp de détention sous administration britannique. En Palestine, l’Irgoun de Menahem Begin et le Lehi (ou groupe Stern) d’Yitzhak Shamir, groupes extrémistes, multiplient les attentats contre les Britanniques. En 1946, à Jérusalem, un attentat de l’Irgoun contre l’hôtel King David, quartier général britannique en Palestine, avait fait une centaine de morts.
Second capitaine de l'Exodus
« Nous étions persuadés d'atteindre les côtes de la Palestine et de déjouer le blocus des Anglais. Les émigrés étaient joyeux d'aller en Palestine ou à Chypre [...] Nous savions qu'il y aurait tôt ou tard un pays indépendant juif. »
28 avril 1947 : l’enquête de l’Unscop
Le 18 février 1947, la Grande-Bretagne renonce à son mandat sur la Palestine. Le 28 avril 1947, l'Assemblée générale de l'ONU charge une commission d'enquête spéciale, l’United Nations Special Committee on Palestine (UNSCOP) composé de représentants de 11 États « non directement concernés » (Australie, Canada, Guatemala, Inde, Iran, Pays-Bas, Pérou, Suède, Tchécoslovaquie, Uruguay, Yougoslavie) de lui faire des recommandations. L'UNSCOP remet ses conclusions en septembre et recommande la création de deux États en Palestine.
L'ONU vote la résolution 181 qui met en place un plan de partage de la Palestine, en deux États, l’un arabe, l’autre juif. Trente-trois pays votent pour, 13 contre, et 10 pays s'abstiennent. La ville de Jérusalem et les Lieux saints sont sous tutelle internationale pour garantir les droits des minorités et les droits religieux, le libre accès aux Lieux saints et leur préservation. Le plan prévoit également l'union économique entre les deux États : union douanière, système monétaire commun, administration unique des principaux services, accès égal aux eaux et sources d'énergie. Le plan est approuvé par les dirigeants juifs, mais refusé par les arabes palestiniens et par les États membres de la Ligue arabe. Les combats s'intensifient entre les deux communautés.
Au printemps de l’année 1948, l’Irgoun et le Lehi, milices juives extrémistes, massacrent des paysans palestiniens, notamment au village de Deir Yassine, où 250 habitants sont tués. Plusieurs villages palestiniens sont détruits durant cette période. Le premier conflit israélo-arabe conduira à l’exode de 700 000 Palestiniens vers les pays arabes voisins. La majorité d’entre eux restera en exil malgré le vote par l’ONU de la résolution 194, le 11 décembre 1948, qui prévoit le droit de retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers ou une compensation financière.
Le mandat britannique prend fin. David Ben Gourion, président du Conseil national juif, proclame l’indépendance de l’État d’Israël, en ces termes : « En tant que membres du conseil national représentant le peuple juif en Palestine et le mouvement sioniste mondial, nous nous sommes réunis solennellement en ce jour de l'expiration du mandat britannique sur la Palestine pour proclamer l'établissement d'un État juif en Terre sainte, lequel portera le nom d'Israël conformément aux droits naturels et historiques du peuple juif et à une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies. »
« Nous nous sommes réunis solennellement en ce jour de l'expiration du mandat britannique sur la Palestine pour proclamer l'établissement d'un Etat juif en Terre Sainte. »
Ecouter le Grand Reportage « La mémoire double de 48 » par Catherine Monnet
L’Égypte, la Syrie, la Transjordanie, l’Irak et le Liban, opposés au plan de partage de l’Onu, attaquent Israël. Cette première guerre tourne à l’avantage de l’État hébreu qui agrandit son territoire de 7 000 km2. La bande de Gaza reste aux mains des Égyptiens et la Cisjordanie est annexée par la Transjordanie qui devient la Jordanie. Les accords de Rhodes du 24 février 1949 fixent une ligne de démarcation qui demeurera jusqu’en 1967.
1949-1950 : la Knesset vote la « loi sur le retour »
En 1949, la Knesset, le parlement israélien, est créée. Chaïm Wiezman devient le premier président et David Ben Gourion prend la tête du gouvernement. Il donne la priorité à la sécurité nationale et au développement d'une armée moderne. En 1950, la Knesset vote la « loi sur le retour » qui accorde la citoyenneté israélienne à tout juif qui la demande et la loi déclarant Jérusalem capitale de l’État hébreu. Cette dernière viole les accords d’armistice et des résolutions de l’Onu. Le 24 avril 1950, le roi Abdallah de Jordanie annexe la Cisjordanie et Jérusalem-Est. La déclaration tripartite anglo-franco-américaine reconnaît officiellement Israël et ses conquêtes de 1948-1949.
29 octobre 1956 : deuxième guerre israélo-arabe
La nationalisation par l’Égypte, dirigée par Gamal Abdel Nasser, du canal de Suez provoque le déclenchement de la deuxième guerre israélo-arabe. Israël s’empare de la bande de Gaza et du Sinaï. Le cessez-le-feu est décidé le 6 novembre. Les troupes israéliennes évacueront le Sinaï six mois plus tard, les casques bleus prendront le relais.
11 avril 1961 : procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem
Ce haut fonctionnaire nazi membre des SS est l’organisateur de la solution finale. En mai 1960, des agents du Mossad, le service de renseignement israélien, arrêtent Eichmann en Argentine et l’emmènent à Jérusalem pour qu'il soit jugé par un tribunal israélien. Les témoignages des survivants de l’Holocauste révèlent au monde entier l'ampleur des atrocités nazies.
29 mai 1964 : création de l’Organisation de libération de la Palestine
Yasser Arafat est nommé président de l’OLP en février 1969. Le Fatah, mouvement de libération de la Palestine créé en 1959 est la branche armée de l’organisation et effectue sa première action militaire en Israël le 1er janvier 1965. La Charte de l’OLP adoptée en 1968 prévoit la destruction d'Israël par le recours à la lutte armée et la création d'un État palestinien.
« L'ensemble des partis politiques allemands et la presse fédérale unanime applaudissent à la décision du chancelier Erhard même s'ils regrettent d'avance une grave détérioration des relations germano-arabes. »
5 juin-10 juin 1967 : guerre des Six Jours
Le 14 mai, l’armée égyptienne pénètre dans le Sinaï, demande l'évacuation des forces de l'ONU et ferme le détroit de Tiran aux bateaux israéliens, Israël déclenche une offensive contre l’Égypte, la Syrie et la Jordanie. La guerre des Six Jours permet à Israël de conquérir Jérusalem-Est, la Cisjordanie et le plateau du Golan. Environ 350 000 Palestiniens fuient ces territoires. En réaction à l'expansion israélienne, des commandos de l'OLP lancent des attaques terroristes sur des écoles, des marchés, des arrêts d'autobus et des aéroports avec le but affirmé de « reconquérir la Palestine ».
« Ainsi l'issue fatale que le monde redoutait depuis quinze jours n'a pu être évité. Le conflit entre Israël et les pays arabes est ouvert. »
29 août - 3 septembre : Sommet de la Ligue arabe
Les États arabes, réunis en sommet au Soudan, proclament les trois « non » de Khartoum : « non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d'Israël, non à toute négociation avec Israël. »
Le 22 novembre, l'ONU adopte la résolution 242 qui demande l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient, le droit pour les États de la région de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, et le retrait des territoires occupés à l'issue du conflit.
« A 4h30 ce matin, cinq hommes escaladent les grilles du village olympique, pénètrent de force dans le quartier des Israéliens, une fusillade s'ensuit. Les Palestiniens membres de l'organisation Septembre noir prennent neuf otages, le suspens commence. »
L’Égypte et la Syrie attaquent Israël et pénètrent dans le Sinaï occupé. Les forces israéliennes parviennent à refouler leurs adversaires tout en subissant de lourdes pertes. Les arabes gagnent le soutien de l'URSS et des démocraties populaires, qui rompent leurs relations diplomatiques avec Israël. Les pays arabes producteurs de pétrole arrêtent leurs exportations vers les États-Unis pour protester contre l'aide apportée à Israël. Le 22 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 338 qui appelle à un cessez-le-feu effectif le 25 octobre et à des négociations.
22 novembre 1974 : droit des Palestiniens
L’Assemblée générale de l’ONU reconnaît le droit des Palestiniens à la souveraineté et à l’indépendance nationale. Le 10 novembre 1975, l'Assemblée générale de l’ONU adopte, par 72 voix contre 35, et 32 abstentions, une résolution énonçant que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ».
19-21 novembre 1977 : Anouar el Sadate à Jérusalem
Le Likoud, parti de droite, remporte les élections législatives, Menahem Begin devient Premier ministre. Le président égyptien Anouar el Sadate prononce un discours à la Knesset dans lequel il propose une paix « juste et durable ».
Président de l'Egypte
« Je suis venu vers vous pour que ensemble nous édifions une paix juste et durable et d'éviter toute effusion de sang. »
26 mars 1979 : traité de paix de Camp David (États-Unis)
Sous l’égide du président américain Jimmy Carter, l’Égypte et Israël signent un traité de paix dans lequel Israël s'engage à restituer le Sinaï à l'Égypte (rendu en 1982). Le Premier ministre israélien Menahem Begin et le président égyptien Anouar el-Sadate reçoivent le prix Nobel de la paix.
La Knesset adopte la Loi fondamentale qui proclame « Jérusalem réunifiée, capitale éternelle » d’Israël.
1981 : le Golan annexé
Israël annexe le plateau du Golan. Cette annexion n’est pas reconnue sur le plan international.
6 juin 1982 : opération « Paix pour la Galilée »
L’armée israélienne envahit le Liban, chasse les combattants de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) installés à Beyrouth et contraint Yasser Arafat à quitter le Liban pour Tunis. Le Liban et Israël signent un traité de paix, dénoncé l’année suivante par Beyrouth. Les troupes israéliennes restent stationnées au Sud-Liban, où est instaurée une « zone tampon ».
14 septembre- 18 septembre 1982 : massacre dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila
Après l’assassinat à Beyrouth du président libanais Bechir Gemayel, le 14 septembre, les milices chrétiennes massacrent des milliers de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila contrôlés par les Israéliens.
1er octobre 1985 : Israël bombarde l’OLP à Tunis
Israël lance un raid aérien contre le quartier général l’OLP de Yasser Arafat à Tunis. Le bombardement fait 70 morts.
« A Tunis, l'émotion est à son comble, les journaux tunisiens titrent un crime. Un crime, non répond Israël, des représailles oui. Ronald Reagan à quant à lui évoqué le bien fondé de l'action israélienne. »
9 décembre 1987 : début de l’intifada dans les territoires palestiniens
Les territoires palestiniens s’embrasent, les jeunes jettent des pierres sur l’armée israélienne qui riposte à balles réelles. C’est le début de l’intifada (soulèvement en arabe), qui durera plusieurs années et fera plus de 2 000 morts.
15 novembre 1988 : proclamation de la création d’un État palestinien indépendant
Le Conseil national palestinien (CNP, Parlement en exil) réuni à Alger, proclame la création d’un État palestinien indépendant et accepte les résolutions 242 et 338 de l’Onu, reconnaissant ainsi implicitement l’existence d’Israël. Le 13 décembre, Yasser Arafat, à la tribune de l’Onu à Genève, reconnaît le droit à l’existence d’Israël et déclare renoncer « totalement » au terrorisme.
Président de l'OLP
« Le Conseil palestinien au nom de Dieu et du peuple palestinien proclame la création de l'Etat de Palestine sur notre terre avec comme capitale Jérusalem, la Sainte. »
13 septembre 1993 : les accords d’Oslo I
A Washington, Israël et l’OLP signent une Déclaration de principes (Oslo I) sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Le Premier ministre israélien Itzhak Rabin et Yasser Arafat échangent une poignée de mains historique. Le 4 mai 1994, ils signent au Caire un accord sur la bande de Gaza et de la ville de Jéricho. Le 1er juillet 1994, après 27 ans d’exil, Yasser Arafat entre à Gaza où il s’installera le 12 juillet après avoir présidé la prestation de serment de l’Autorité palestinienne, le 5 juillet. C’est également la première vague d’attentats de type « kamikaze » perpétrés en Israël par le Hamas et le Jihad islamique.
Président de l'OLP
« C'est un moment historique quand on pense à la vie dans notre pays en paix. Je suis disposé à rencontrer M. Rabin pour que nous puissons faire la paix des braves. »
26 octobre 1994 : signature du traité de paix entre Israël et la Jordanie
Le 25 juillet 1994, le roi Hussein de Jordanie et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin avaient échangé une poignée de main historique sur la pelouse de la Maison Blanche, en présence de Bill Clinton, qui mettait fin à 46 ans de « luttes et de larmes » entre les deux pays.
28 septembre 1995 : les accords d’Oslo II
Signature à Washington des accords israélo-palestiniens sur l’extension de l’autonomie, dits Oslo II, divisant la Cisjordanie en trois zones à souveraineté différenciée.
Président de l'OLP
« Sans nul doute, nous nous devons de savoir qu'il s'agit de la paix des braves. Cette paix des braves est le pilier d'une paix juste et durable. »
4 novembre 1995 : assassinat d’Yitzhak Rabin
Le premier ministre israélien Yitzhak Rabin est assassiné à Tel-Aviv par un extrémiste juif, Yigal Amir, hostile aux accords de paix. Shimon Peres lui succède, mais perd le pouvoir six mois plus tard. Entre novembre et décembre, Israël achève son retrait des principales villes palestiniennes, à l’exception d’Hébron.
« Il a pris ce papier, il l'a plié en quatre, l'a mis dans sa poche et ce papier a été transpercé par la balle qui l'a tué. »
12 avril 1996 : offensive israélienne au Liban-Sud
En réplique aux attaques du Hezbollah sur Israël, le Premier ministre israélien Shimon Peres déclenche l’opération « Raisins de la colère » contre le Liban. L’aviation israélienne bombarde la banlieue sud de Beyrouth, le Liban-Sud et la Békaa, provoquant l’exode de centaines de milliers de personnes. Le 18, le bombardement d’un poste de la Finul à Cana, au sud-est de Tyr, où des civils libanais s’étaient réfugiés, fait 112 morts. Le 26 avril, la réprobation mondiale et l’action diplomatique amèneront à un arrangement écrit mettant fin à l’opération israélienne qui a fait 175 morts après 16 jours de bombardements.
29 mai 1996 : Benyamin Netanyahu élu Premier ministre
Le chef de la droite nationaliste Benyamin Netanyahu est élu Premier ministre. Opposé aux accords d’Oslo, il remet en cause le principe de l’échange des Territoires occupés contre la paix. Ehud Barak, chef du parti travailliste, lui succède le 7 juillet 1999.
8 octobre 1996 : Première visite officielle de Yasser Arafat en Israël.
23 octobre 1998 : accords intérimaires de Wye River (Etats-Unis)
Yasser Arafat et Benyamin Netanyahu signent à Wye Plantation un accord prévoyant un retrait israélien de 13% supplémentaires en trois étapes des zones rurales de la Cisjordanie. Le 30 novembre 1998, Israël accepte le principe d’un retrait limité de Cisjordanie, évoquant 6 à 8% de territoires évacués.
4 septembre 1999 : accord de Charm El -Cheikh (Egypte)
Yasser Arafat et Ehud Barak signent à Charm El-Cheikh, un accord fixant les dates des retraits israéliens de Cisjordanie (prévus par l’accord de Wye River mais non appliqués). La date butoir pour un règlement définitif entre l’Autorité palestinienne et Israël est fixée au 20 septembre 2000.
24 mai 2000 : retrait israélien du Liban Sud
Après 22 ans d’occupation, l’armée israélienne se retire du Liban sud, précipitant son retrait annoncé pour le 7 juillet 2000 au plus tard, à la suite de l’offensive du Hamas et de l’effondrement de l’Armée du Liban-Sud (ALS), formée de miliciens libanais pro-israéliens.
11-25 juillet 2000 : sommet israélo-palestinien de Camp David (Etats-Unis)
Le sommet qui réunit Yasser Arafat et Ehud Barak, sous l’égide de Bill Clinton est un échec. Aucun accord n’est conclu entre les deux parties.
28 septembre 2000 : début de la deuxième intifada
La visite d’Ariel Sharon, chef du Likoud, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, provoque de violents affrontements, déclenchant un soulèvement dans les Territoires palestiniens. La deuxième intifada durera jusqu’en 2005 et fera plus de 4 700 victimes. Le 4 mai 2001, la Commission Mitchell, chargée par la communauté internationale de déterminer les origines de l’intifada, remet un rapport qui préconise le gel de la colonisation et la fin des violences.
23 décembre 2000 : plan Clinton
Le plan du président Bill Clinton prône la création d’un État palestinien indépendant sur la totalité de la bande de Gaza et 95% de la Cisjordanie, qui aurait aussi la souveraineté sur les quartiers arabes de Jérusalem-Est. En échange les Palestiniens doivent renoncer au « droit au retour » en Israël de près de quatre millions de réfugiés.
21-27 janvier 2001 : négociations à Taba (Egypte)
Palestiniens et Israéliens entreprennent des négociations à Taba pour tenter de parvenir à un accord de paix avant dix jours. Le 27 janvier, ils estiment avoir réalisé de sérieux progrès. Mais l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak décide la suspension des négociations, estimant impossible un accord avant l’élection du chef du gouvernement le 6 février.
6 février 2001 : élection d’Ariel Sharon
Ariel Sharon est élu Premier ministre et forme un cabinet d’union nationale avec les Travaillistes et le Shass, parti ultra-orthodoxe.
28 mars 2001 : raid israélien sur les Territoires palestiniens
En représailles à une série d’attentats suicide, Israël lance des raids d’une ampleur sans précédent dans les Territoires palestiniens, visant explicitement les symboles de l’Autorité palestinienne. Le 17 octobre 2001, un commando du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) assassine le ministre israélien du tourisme, Rehavam Zeevi. Ariel Sharon rompt tout contact avec l’autorité palestinienne et entreprend d’assiéger le quartier général de Yasser Arafat.
13 mars 2002 : l’Onu prône deux États indépendants
Le Conseil de sécurité de l’Onu réaffirme la validité des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) et adopte la résolution 1397, qui mentionne pour la première fois l’existence d’un État palestinien au côté d’Israël, et exige l’arrêt du bain de sang entre les deux peuples.
27 mars 2002 : sommet de la Ligue arabe de Beyrouth
A l’initiative de l’Arabie Saoudite, le plan présenté au sommet arabe de Beyrouth propose un retrait israélien de tous les territoires occupés en 1967, dont le plateau syrien du Golan, en échange d’une normalisation des relations des pays arabes avec Israël.
Le 29 mars 2002, Israël lance l’opération « Rempart », sa plus grande offensive en Cisjordanie depuis 1967, détruisant la plus grande partie du QG d’Arafat, à Ramallah. Le 30 mars 2002, le Conseil de sécurité de l’Onu vote une résolution demandant la levée du siège du QG d’Arafat . Le 1er mai l’armée israélienne se retire de la Mouqataa sous la pression des États-Unis. Mais Arafat est toujours retenu dans les ruines de son quartier général.
16 juin 2002 : construction de la « barrière de sécurité »
Israël lance la construction d’un mur de séparation le long de la « Ligne verte » qui sépare Israël de la Cisjordanie.
30 avril 2003 : feuille de route du Quartet sur le Proche-Orient
Le Quartet (États-Unis, ONU, Union européenne et Russie) sur le Proche-Orient adopte la « feuille de route » qui prévoit la création d’un État palestinien en 2005. Acceptée par les Palestiniens puis adoptée par le gouvernement israélien le 25 mai, mais assortie de 14 réserves.
1er décembre 2003 : « l’initiative de Genève »
Alors que la « feuille de route » se trouve dans l’impasse, une cinquantaine de personnalités politiques et intellectuelles israéliennes et palestiniennes finalisent en octobre 2003, un accord de paix alternatif, « l’initiative de Genève », qui sera signé à Genève le 1er décembre. Ce plan de paix prévoit que les deux parties se partageront la souveraineté sur Jérusalem, en donnant aux Palestiniens la souveraineté sur la Vieille ville située dans la partie arabe, à l’exception du quartier juif et du Mur des Lamentations, et l’abandon par les Palestiniens du « droit de retour » en Israël des réfugiés.
Cheikh Yassine, fondateur du Hamas est assassiné dans un raid mené par des hélicoptères israéliens à Gaza. Un mois plus tard, son successeur Abdelaziz Al-Rantissi, est tué dans les mêmes circonstances.
Juillet 2004 : Un mur illégal
La Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye déclare le mur illégal et réclame son démantèlement. L’Assemblée générale de l’ONU adopte à une écrasante majorité une résolution exigeant qu’Israël démantèle partiellement le mur de séparation en Cisjordanie. Ariel Sharon annonce un plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza et de quatre implantations-colonies de Cisjordanie.
Ambassadeur d'Israël à Paris
« Nous sommes déçus de la décision de la Cour international de Justice. La CIJ est tombée dans le piège de l'Assemblée générale qui est en majorité anti-israélienne et c'est la première fois qu'elle se permet d'intervenir dans un conflit politique qui n'a presque aucun élément judiciaire. »
Premier ministre palestinien
« Cette décision est la bienvenue, nous allons agir de suite sur tous les fronts pour le démantèlement du mur. Notre action n'aura de cesse sur les plans politiques, diplomatiques et populaires tant que ce mur de la haine ne sera pas démantelé. »
11 novembre 2004 : mort de Yasser Arafat
Gravement malade, Yasser Arafat est transféré le 29 octobre 2004 à l’hôpital militaire de Percy, en région parisienne, où il décède le 11 novembre.
« Il y a une foule impressionnante qui a envahi toute la Muqata. La fanfare présidentielle palestinienne s'approche de l'hélicoptère où se trouve la dépouille de Yasser Arafat. Il y a des dizaines de milliers de Palestiniens. »
9 janvier 2005 : Mahmoud Abbas est élu président de l’Autorité palestinienne.
« J'espère qu'Abou Mazen permettra aux jeunes de réaliser leurs rêves et qu'il nous obtiendra le droit au retour. Et pourvu que Mahmoud Abbas suive le chemin d'Arafat. »
21 novembre 2005 : Ariel Sharon quitte le Likoud et crée un nouveau parti centriste, Kadima (En avant). Le 20 décembre 2005, Benyamin Netanyahou succède à Ariel Sharon à la tête du Likoud.
4 janvier 2006 : hospitalisation d’Ariel Sharon
Victime d’une attaque cérébrale, Ariel Sharon est hospitalisé à l’hôpital Hadassah de Jérusalem, où il sera opéré d’une hémorragie cérébrale à deux reprises. Le vice-Premier ministre et ministre des finances Ehud Olmert lui succède et assure l’intérim du pouvoir.
25 janvier 2006 : élections législatives palestiniennes
Le Hamas remporte la majorité absolue aux élections législatives palestiniennes. Le 19 février, Ismaïl Haniyeh devient Premier ministre. Quelques jours plus tard, le gouvernement israélien déclare qu’il ne négociera pas avec le Hamas tant que celui-ci n’aura pas renoncé à la lutte armée, reconnu Israël, accepté les accords d’Oslo, et approuve des sanctions économiques à l’encontre de l’Autorité palestinienne.
12 juillet-14 août 2006 : offensive militaire israélienne au Liban
L’armée israélienne lance une vaste offensive militaire sur le Liban, après l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens et la mort de huit autres. Israël bombarde Beyrouth et le Liban-Sud, le Hezbollah riposte par des tirs de roquettes sur le nord d’Israël. Le 12 août, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1701 appelant à la cessation des hostilités. La résolution approuvée par le Liban et Israël, prévoit de donner les moyens et des effectifs supplémentaires à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), qui aura pour mission d’épauler la force armée libanaise de 15 000 hommes que le gouvernement s’est engagé à déployer au Liban-Sud. Le 14 août, la cessation d’hostilités entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur. En un mois, la guerre a fait près de 1200 morts et 900 000 déplacés au Liban ; 150 morts et 400 000 déplacés en Israël. Le 5 septembre, la Commission des Affaires étrangères et de la défense du parlement préconise la création d’une commission d’enquête d’État sur les ratés de la guerre lancée par Israël au Liban.
« On est entré dans un scénario totalement apocalyptique.»
12-17 juin 2007 : le Hamas prend le contrôle de la bande de Gaza.
De violents combats éclatent entre dans la bande de Gaza entre le Hamas et les forces de sécurité du Fatah. Le Hamas prend le contrôle de la totalité de la bande de Gaza. Mahmoud Abbas démet Ismaïl Haniyeh et décrète l’état d’urgence.
15 juillet 2007 : investiture de Shimon Peres
Elu président d’Israël le 13 juin 2007, il succède à Moshe Katsav suspendu de ses fonctions en janvier 2007 en raison de son implication dans une affaire de viol et de harcèlement sexuel.
19 septembre 2007 : Israël déclare Gaza « entité hostile »
En réponse aux tirs de roquettes palestiniennes, Israël déclare Gaza « entité hostile ». Le gouvernement impose des restrictions de manière à limiter la circulation des marchandises vers la bande de Gaza ainsi que la fourniture de carburant et d’électricité. Le 7 novembre, la Cour suprême israélienne se prononce contre les coupures d’électricité.
27-28 novembre 2007 : relance des négociations de paix à Annapolis (États-Unis)
La Conférence internationale réunie à l’initiative du président George Bush à Annapolis vise à relancer les négociations israélo-palestiniennes, interrompues depuis sept ans. Une importante délégation arabe est présente ; dans une déclaration commune, Mahmoud Abbas et Ehud Olmert s’engagent à déployer « tous les efforts possibles pour parvenir à un accord de paix avant la fin 2008 ».
« Les négociations portreront sur tous les points que nous avons évité d'aborder jusqu'à présent. »
« C'est une conférence qui constitue une force de relance. »
Lors de sa visite, le président américain a demandé à Israël la libération des Territoires palestiniens occupés depuis 1967 et un accord le stipulant explicitement. George W. Bush a ajouté que l'accord de paix, qu'il espère voir avant la fin de 2008, comporterait des ajustements par rapport à la ligne d'armistice de 1949 pour tenir compte des réalités et assurer à la Palestine un Etat viable et continu. Il a également proposé un mécanisme international d'indemnisation pour résoudre la question des réfugiés palestiniens.
« Je pense qu'il est possible, je suis même convaincu qu’il y aura un traité de paix avant que je quitte mes fonctions… Je suis sûr que l’actuel statu quo est inacceptable. »
14 janvier 2008 : Premières négociations de fond israélo-palestiniennes
La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et l'ancien Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, engagent des négociations de fond sur le statut de Jérusalem, le sort des réfugiés de 1948, les frontières du futur Etat palestinien, l'avenir des colonies, la sécurité et le partage de l'eau. Le 28 février, un tir de roquette du Hamas tue un habitant de Sdérot, l'armée israélienne riposte par un raid aérien baptisé « Hiver chaud », environ 130 palestiniens sont tués. Le 2 mars, Mahmoud Abbas, Chef de l'Autorité palestienne suspend les négociations de paix avec Israël. Lors de la réunion d'urgence au Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation à Gaza, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a qualifié d' «excessive» et «disproportionnée» la réaction d'Israël.
En représailles aux tirs de roquettes palestiniennes par les activistes du Hamas, Israël répond par une série de raids meurtriers sur la bande de Gaza. Le 17 janvier, Israël impose un blocus total de Gaza, privant la population de carburants, de produits alimentaires et humanitaires. Tous les points de passages sont fermés. Le 23 janvier, les Palestiniens de Gaza, à l’aide de charges explosives, ouvrent des brèches dans le mur-frontière près de Rafah, qui sépare le sud de la bande de Gaza de l’Égypte. Entre le 23 et 27 janvier, des milliers de Palestiniens se sont ravitaillés en Égypte. Le 3 février, la clôture est refermée par les forces de sécurité égyptiennes avec l’agrément de la milice du Hamas. En mars 2008, l’Égypte construit un mur de pierre de trois mètres de haut pour sécuriser la ligne de séparation de 14 km avec la bande de Gaza.
Notre dossier : le blocus de Gaza
« Depuis 48 heures, on ne pense qu' à la façon d'avoir du gaz, de l'eau, de l'essence... Je ne pense qu'à ça. Gaza n'a jamais connu ça. Tout le monde veut sortir de la bande de Gaza ».
30 janvier 2008 : rapport de la Commission Winograd
Après quinze mois d’enquête sur l’échec des opérations militaires israéliennes au Liban (12 juillet-14 août 2006), le rapport de la Commission israélienne présidée par le juge Eliahou Winograd confirme qu’Israël a perdu la guerre contre le Liban. Des responsables militaires et le ministre de la Défense Amir Peretz avaient démissionné en 2007.
« Nous avons relevé dans le processus de décision des manquements graves au plus haut niveau de l'échelon politique et militaire. »
16-19 mars 2008 : Visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Israël
63 ans après la fin de la seconde Guerre mondiale, la visite d'Angela Merkel est une première : elle est le premier dirigeant allemand à se rendre en visite officielle à Jérusalem et le premier chef d'un gouvernement allemand à s'adresser à la Knesset dans sa langue maternelle.
« Elle se déclare en faveur de la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël au terme de l'initiative d'Annapolis. »
8 mai : Début des célébrations de la création de l'Etat d'Israël.
Réalisation Latifa Mouaoued/Manuela Bermudez-Sonothèque/Gérard Pérot-Documentation