par RFI
Article publié le 03/05/2008 Dernière mise à jour le 03/05/2008 à 14:42 TU
Après le Sénégal, le Ghana : ce sont cette fois 30 000 hectares de canne à sucre qui seront plantés sur des terres aujourd'hui vierges du centre du pays. A terme, ce sont 150 000 mètres cubes d'éthanol qui seront fabriqués par une entreprise brésilienne, à destination de la Suède. Un projet qui va certes créer des emplois et rapporter des devises au Ghana, mais qui ne contribuera pas à résoudre la crise alimentaire qui sévit en Afrique.
Alors que les institutions internationales, à commencer par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, affichent des objectifs nouveaux et urgents pour relancer l'agriculture africaine, ce projet rappelle les politiques d'ajustement structurels menés dans les années 1980 et aujourd'hui condamnées par tous, y compris par ces institutions qui les ont menées.
Il s'agit en fait de l'opposition entre une agriculture d'exportation qui répond au besoin des marchés occidentaux et stimule la croissance du pays tout en l'obligeant à importer sa nourriture, et une agriculture alimentaire, qui réhabilite le travail des paysans africains et permet de nourrir la population.
Cette semaine, le rapporteur des Nations unies pour le droit à l'alimentation, Olivier de Schutter, a qualifié la production de biocarburants d'« irresponsable », et appelé au « gel de tout investissement dans ce secteur ».