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Pakistan

Le parti de Nawaz Sharif se retire du gouvernement

Article publié le 13/05/2008 Dernière mise à jour le 13/05/2008 à 22:02 TU

Nawaz Sharif le 12 mai 2008.(Photo : Reuters)

Nawaz Sharif le 12 mai 2008.
(Photo : Reuters)

La coalition anti-Musharraf n'aura pas duré bien longtemps. Neuf ministres du parti de l'ancien Premier ministre, Nawaz Sharif, viennent de démissionner du gouvernement pakistanais. C'est la conséquence d'un désaccord avec le principal mouvement de la nouvelle coalition, le PPP dirigé par le mari de Benazir Bhutto. Le parti de Nawaz Sharif exigeait la réintégration des juges limogés par Pervez Musharraf. Toutefois, Nawaz Sharif promet que les députés de sa formation politique continueront de soutenir le gouvernement au Parlement.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

C’est la question de la réhabilitation des magistrats limogés en novembre dernier, qui a marqué le point de rupture entre les deux plus grands partis politiques du pays. Alors que Monsieur Sharif, le dirigeant de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz, souhaitait à tout prix la réhabilitation des juges dans leurs fonctions, de son côté, le Parti du Peuple Pakistanais, qui a remporté le plus grand nombre de suffrages, lors des dernières élections, était beaucoup plus modéré sur ce point.

Nawaz Sharif qui a été renversé en 1999 par le coup d’Etat de l’actuel président, exige depuis son retour sur la scène politique, le départ du chef de l’Etat. Iftikhar Chaudrhy, l’un des magistrats limogés, s’apprêtait précisément à rendre son verdict sur la légitimité ou non de l’élection de Pervez Musharraf à la tête de l’Etat, au moment où il a été écarté de la présidence de la Cour suprême.

Le retour des magistrats aurait donc pu faciliter les desseins de Monsieur Sharif. Pour le moment, le deuxième parti politique du pays a décidé de retirer ses ministres du gouvernement, sans pour autant entrer dans l’opposition. C’est un moyen habile de faire pression sur le gouvernement fragilisé et sans doute aussi, une stratégie à long terme qui permet à la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz de prendre ses distances, face à un nouveau pouvoir, qui va devoir éponger la crise économique pakistanaise.

Mariam Abou Zahab

Chercheuse à Sciences Po et enseignante à l'institut national des langues et civilisations orientales

On sait bien que si les juges étaient rétablis, la légitimité de l'élection de Pervez Musharraf comme président de la Republique serait remise en cause.

écouter 03 min 37 sec

13/05/2008 par Alain Renon

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