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Colombie / Etats-Unis

Extradition aux Etats-Unis des chefs paramilitaires colombiens

Article publié le 13/05/2008 Dernière mise à jour le 13/05/2008 à 22:21 TU

Le président colombien, Alvaro Uribe, a créé la surprise mardi en extradant les principaux chefs paramilitaires vers les Etats-Unis où ils sont recherchés pour trafic de drogue. Ce sont treize paramilitaires d'extrême droite en tout, plus un narcotrafiquant, impliqués dans des massacres de civils et des meurtres d'élus de gauche, de syndicalistes et de journalistes. Pour se financer, ils ont eu recours régulièrement au trafic de cocaïne. Ces hommes étaient en prison et ont été remis aux mains de la DEA, le service antidrogue américain. Ils sont accusés par des tribunaux de Miami et de New York d'avoir introduit des centaines de kilos de cocaïne dans le pays. C'est là qu'ils vont être jugés.
L'un des principaux chefs paramilitaires Salvatore Mancuso à sa descente d'avion escorté par les agents de la DEA.

L'un des principaux chefs paramilitaires Salvatore Mancuso à sa descente d'avion escorté par les agents de la DEA.


Avec notre correspondante à Bogota,
Marie-Eve Detoeuf

Menottes aux poings, chaînes au cou, tous les grands chefs paramilitaires ont pris l'avion mardi matin à l'aube. Direction: les tribunaux américains. Ils y seront condamnés pour trafic de cocaïne. Mais les chances de connaître la vérité sur les assassinats et les massacres commis en Colombie, s'évanouissent.

Il faut rappeler qu'en 2005, ces chefs paramilitaires avaient accepté de démobiliser leurs milices, de concéder de réparer leurs crimes, en échange de la promesse de peines légères. Ils avaient pris le chemin de la prison, convaincus de n'y passer pas plus de 8 ans et de ne pas être extradés.

Pourquoi Alvaro Uribe a-t-il décidé de rompre ce pacte? Parce que les paramilitaires n'ont pas tenu parole et qu'ils ont continué à diriger de la prison leurs réseaux mafieux, c'est ce qu'a expliqué le chef de l'Etat.

Mais les observateurs se demandent si Alvaro Uribe n'a pas choisi d'extrader les chefs paramilitaires pour les faire taire. Leurs aveux étaient en train de devenir très compromettants pour la classe politique colombienne et pour l'entourage du président.