Chine
Les sauveteurs atteignent l'épicentre du séisme, où le désastre les attend
Article publié le 14/05/2008 Dernière mise à jour le 14/05/2008 à 11:21 TU
L'armée mobilisée pour les secours aux victimes à Beichuan.
( Photo : Reuters )
Au moins 7 700 personnes sont mortes à Yingxiu, ville située sur l'épicentre du séisme de lundi, portant le bilan, toujours provisoire, à plus de 20 000 tués. Le travail des sauveteurs est compliqué par de fortes pluies dans certaines régions. Des parachutages de vivres ont commencé. Les autorités jouent la transparence. Cent mille soldats sont désormais mobilisés. Le parcours de la flamme olympique va être modifié.
Avec notre envoyé spécial à Chengdu, Marc Lebeaupin
Ces chiffres sont bien sûr très provisoires. Des milliers de corps sont encore ensevelis sous les décombres et les équipes de sauvetage progressent difficilement. C’est le cas en particulier à Wenchuan, où se trouvait l’épicentre du séisme. Une ville de 100 000 habitants dans une région montagneuse, difficile d’accès, en raison notamment des glissements de terrain. Les sauveteurs sont arrivés seulement ce mardi. Ils ont été obligés d'entrer à pieds dans la ville, toutes les routes étant bloquées.
Incertitude également concernant la ville de Mingguang, également proche de l’épicentre, où on parle de plus de 3 000 morts, mais aussi de 18 000 personnes, toujours ensevelies sous les décombres.
Enfin, toujours dans cette région du Sichuan, on a pu se rendre aujourd’hui à Dujiangyan, autre ville martyre, où des centaines d’écoliers sont morts dans l’effondrement de leur école. Dans le centre de ce village, sous une pluie battante, des milliers de personnes assistaient encore cet après-midi, à la recherche des corps sous des amoncellements de béton ; des corps ensuite déposés à quelques mètres sous des abris de fortune, recouverts de bâches en plastique. Là encore, il reste des centaines de corps à extraire.
Les militaires se relaient jour et nuit, mais là encore, comme ailleurs, le travail ne fait que commencer.
Les enfants martyres de Dujuangyan
« Neuf cents enfants ont disparu ici en quelques minutes. Les secouristes doivent sortir les corps des victimes un par un... »
| Les internautes chinois n'ont pas mâché leurs mots |
Avec notre correspondant à Shanghai, Joris Zylberman « Condamnons les organisateurs du parcours de la flamme olympique pour être si inhumains ». C'est le genre de messages qui s'accumulent sur les sites Internet. Hier mardi, le relais s'était poursuivi normalement dans la province du Fujian, sur la côte est, sans aucune référence au tremblement de terre. Face à l'indignation, c'est inédit, le Comité olympique chinois s'est ressaisi. La torche continuera son chemin mais les discours, les danses, les chansons et les équipes d'encadrement, tout sera réduit et simplifié, a déclaré un responsable. Une minute de silence en hommage aux victimes du séisme sera observée avant le départ de chaque relais. Cela commence dès ce mercredi dans le Shanxi au centre du pays. La flamme doit passer par le Sichuan à la mi-juin, le 18 à Chengdu et le 22 à Shanshi. Une collecte d'argent sera organisée au début et à la fin de chaque étape. Après les manifestations pro-Tibet, Pékin a peur du moindre débordement, une colère des Chinois contre l'indifférence des autorités risquerait d'unifier tous les mécontentements sociaux et de menacer directement la stabilité politique du pays. |
