Article publié le 24/05/2008 Dernière mise à jour le 24/05/2008 à 13:10 TU
A Jakarta, la police a arrêté, vendredi soir et samedi matin, plus d'une centaine de personnes qui manifestaient contre l'augmentation de près de 30% du prix des carburants. Le gouvernement indonésien a réduit radicalement ses subventions en faveur de l'essence, ce qui explique cette soudaine hausse de prix.
A Jakarta les manifestants protestaient contre l'augmentation de près de 30% du prix des carburants, le 24 mai 2008.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine
Dès l'entrée en vigueur de l’augmentation du prix de l’essence, à minuit, des manifestants s’étaient réunis devant le palais présidentiel. Une réunion illégale qui a mené aux premières arrestations.
Ce matin, ce sont des étudiants de Jakarta qui ont fait entendre leur mécontentement. Mais, contrairement aux autres manifestations qui avaient émaillé la semaine partout dans l’archipel, celles-ci commençaient à mal tourner, avec quelques pneus brûlés et cocktail Molotov lancés.
Le président, qui s’attendait à de telles réactions, aurait préféré mettre en œuvre cette mesure après les élections générales l’année prochaine. Mais avec un baril à 130 dollars, le budget national ne pouvait pas continuer à maintenir les subventions à l’essence à un niveau aussi élevé que dans le passé.
Le ministre de l’Economie a bien tenté d’expliquer que les Indonésiens bénéficient toujours de l’essence la moins chère d’Asie, à moins de quarante centimes le litre, mais le peuple, surtout les plus pauvres, n’est pas sensible à cet argument.
En effet, ce ne sont pas seulement les automobilistes qui voient leur addition s’alourdir : beaucoup de foyers modestes utilisent l’essence pour s’éclairer ou pour cuisiner. Et alors que les prix de la nourriture s’envolent, eux aussi, même l’épaisse enveloppe d’un milliard d’euros d’aide accordée par le gouvernement pour aider les plus pauvres leur paraît insuffisante.