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Liban

Michel Sleimane élu président

Article publié le 24/05/2008 Dernière mise à jour le 25/05/2008 à 15:43 TU

Le général Michel Sleimane a été élu dimanche président du Liban par les députés, première étape de la remise en marche du pays après 18 mois de crise politique et des violences meurtrières. Il a été élu par 118 députés, sur un total de 127. Six députés ont voté blanc, trois ont porté leur choix sur d'autres noms. Le chef de l’armée libanaise était présenté comme le « candidat de consensus » mais son élection avait été sans cesse repoussée, faute d’accord entre les partis politiques. Cette élection fait suite à l'accord de Doha, conclu mercredi entre l'opposition et la majorité libanaises au terme d'une conférence de dialogue qui avait duré six jours et s'était déroulée sous l'égide de la Ligue arabe. Qui est cet homme qui a dirigé l’armée libanaise durant 10 ans ? Et que signifie « candidat de consensus » ? Portrait du nouveau président de la République.

Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot

Le général Michel Sleimane, chef d'état-major de l'armée libanaise.(Photo : Reuters)

Le général Michel Sleimane, chef d'état-major de l'armée libanaise.
(Photo : Reuters)

Cet homme est celui qui a su préserver l’unité de l’armée à travers les multiples tempêtes qu’a traversé le pays. Cette qualité-là lui est reconnue par tous.

Sandra, étudiante : « Le président Sleimane, je sais qu’il était à la tête de l’armée, une armée qui a prouvé, peut-être pour la première fois dans l’histoire du Liban, dans les combats de Nahr el Bared, qu’elle était unie, du moins en apparence, contre un certain ennemi commun. Je pense que c’est la première démonstration véritable, historique, de cette union. Et je pense que c’est un bon signe dans le parcours de Sleimane. Maintenant, il y a pas mal de personnes qui disent qu’il est Syrien, ou qu’il n’est pas très… au milieu…entre deux camps. Mais je préfère justement être optimiste, concernant la situation en générale, et je pense qu’on n’aura pas pire président que Lahoud ».

Au Liban, depuis des mois, des années, pour qualifier le camp de l’un ou de l’autre, on dit souvent qu’il est pro-syrien, ou anti-syrien ce qui est un qualificatif un petit peu compliqué à comprendre. Le président Lahoud était qualifié de pro-syrien. Mais où est le général Sleimane pro-syrien ou anti-syrien ? Eh bien cela dépend des époques, et de ceux à qui vous posez la question. Du coup, c’est là peut-être que son parcours le conduit aujourd’hui, à la tête de l’Etat comme candidat de consensus.

Eclairage, avec Maurice : « Sur le plan personnel, je ne connaîs pas très bien le personnage. Il a été nommé général en chef de l’armée à l’époque de l’occupation syrienne, sous le président Lahoud, plutôt compétent dans la direction de l’armée, et il a su, je pense, gérer les tensions interconfessionnelles au sein de l’armée libanaise, qu’il a préservé de l’éclatement. C’était vraiment la dernière institution libanaise qui tenait encore, notamment pendant la dernière crise qui a secoué le pays, ces deux dernières années. Donc son rôle était plutôt positif au sein de l’armée ».

Voilà un argument qui fait l’unanimité, mais un bon commandant en chef de l’armée, fait-il un bon président ? Le militaire sera-t-il fin politique ? Ghassan est homme d’affaire, chiite : « Le général Sleimane, il a eu sa position… Vous savez, il est Syrien, c'est-à-dire quand il est devenu chef de l’armée, c’était un ordre syrien. Son but c’est de garantir sa place. Il veut être président à tout prix. Est-ce qu’il peut résoudre le problème ici ? Je ne pense pas, parce que le problème au Liban, s’il pouvait se résoudre, il pouvait se résoudre avant qu’on en arrive à ce point ».

Et aujourd’hui, au Liban, l’accord de Doha, l’élection du général Sleimane, sont une véritable respiration. Mais nul n’ose parier sur un consensus durable, même si, bien sûr, tous l’espèrent.

Bernard Kouchner

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