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Ethiopie

Mengistu : de la prison à vie à la peine de mort

par  RFI

Article publié le 26/05/2008 Dernière mise à jour le 26/05/2008 à 14:47 TU

Un soldat éthiopien devant le mur du Mémorial des Martyrs dédié aux victimes de la Terreur Rouge de Mengistu.

Un soldat éthiopien devant le mur du Mémorial des Martyrs dédié aux victimes de la Terreur Rouge de Mengistu.

La Cour suprême a condamné à mort l’ancien dictateur Mengistu Hailé Mariam qui avait dirigé l’Ethiopie de 1977 à 1991. A l’issue d’un premier procès de plus d’une dizaine d’années, des peines de prison à perpétuité avaient été prononcées le 11 janvier 2007. Mais le parquet avait appel et le procureur de la République avait souhaité que les peines de prison à perpétuité soient commuées en condamnation à mort. Il a été suivi dans ses réquisitions par le tribunal qui a rejeté tous les appels à la clémence.

Condamné en première instance à la prison à vie en décembre 2006, le Négus rouge est désormais un condamné à mort en puissance. La Cour suprême a suivi les réquisitions du procureur de la République, pour alourdir la peine en 2006. Mais Mengistu ne risque rien pour l'instant.

Il vit depuis 1991 au Zimbabwe et le régime de son ami le président Mugabe a réaffirmé à maintes reprises qu'il n'avait aucune intention d'extrader l'ancien dictateur éthiopien. Le Zimbabwe a accordé l'asile politique à celui qui avait soutenu Robert Mugabe durant la lutte d'indépendance des années soixante dix.

Depuis il vit dans une villa surprotégée et possède un passeport diplomatique zimbabwéen. Mais cette condamnation à mort n'est pourtant pas une simple péripétie. Mugabe n'est pas éternel et rien ne garantit que les prochains dirigeants zimbabwéens auront la même reconnaissance envers un homme condamné pour génocide.

Car Mengistu est coupable d'avoir instauré la terreur rouge, une période sombre de l'histoire éthiopienne, où sous prétexte de combattre les mouvements rebelles, il a utilisé la famine comme arme de guerre, bombardé des villages au napalm et organisé un déplacement de populations qui a coûté, au bas mot, la vie à 100 000 personnes.