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Tunisie

Inlassable défenseur des droits de l'homme, Mohamed Charfi est mort

par  RFI

Article publié le 07/06/2008 Dernière mise à jour le 07/06/2008 à 15:32 TU

L'homme politique libéral tunisien et grand défenseur des droits de l'homme, Mohamed Charfi, est décédé ce vendredi, à Tunis, à l'âge de 72 ans. Président d'honneur permanent de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, il s'est engagé pendant de longues années pour la défense des libertés publiques en Tunisie.

Mohamed Charfi.(Photo : Wikipédia)

Mohamed Charfi.
(Photo : Wikipédia)

Figure de la gauche et de l'opposition tunisienne, Mohamed Charfi n'a cessé de se battre pour imposer le respect des droits de l'homme en Tunisie. Une lourde tâche qui lui vaut de passer plusieurs séjours en prison et qui lui attire les foudres des milieux conservateurs et intégristes.

Universitaire de renom, il devient en 1981 président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme. Une fonction qu'il occupera jusqu'à son entrée dans le gouvernement de Zine el-Abidine Ben Ali en 1989.

Il y est ministre de l'Education et engage une vaste réforme. Il modernise les programmes, supprime les châtiments corporels et impose la mixité sur les bancs de l'école.

Mais devant la dérive sécuritaire de la politique de Ben Ali, il démissionne en 1994 pour reprendre son engagement démocratique. Avec d'autres intellectuels, il signe un manifeste dénonçant la violation des libertés en Tunisie et l'éventualité d'une présidence à vie de Ben Ali. Il prône un dialogue entre le peuple et le pouvoir et une séparation nette entre la politique et l'islam. Une position défendue dans son ouvrage Islam et Liberté et qui lui vaudra l'inimitié des islamistes.

Jusqu'à la fin, Mohamed Charfi aura toujours défendu la même position : « Les droits de l'homme sont universels, tout le monde a droit d'en bénéficier ».