par RFI
Article publié le 08/06/2008 Dernière mise à jour le 08/06/2008 à 05:04 TU
En septembre 2006, le grand cheikh d'al-Azhar Mohamed Sayed Tantawi avait condamné la pratique de l'excision dans son pays.
(Photo : AFP)
Le Parlement égyptien a approuvé samedi une loi criminalisant l’excision sauf en cas de « nécessité médicale ». Un compromis pour surmonter la farouche opposition des Frères musulmans et des conservateurs de la majorité.
Dorénavant, toute personne pratiquant l’excision risque jusqu’à deux années de prison ou six cents euros d’amende. Un durcissement de peine puisque, jusque là, un simple arrêté interdisait l’excision aux seuls médecins et au corps médical, qui couraient le risque en cas d'infraction d’être exclus de tous les établissements dépendant du ministère de la Santé. La peine était encore plus floue pour la médecine privée. En réalité, seuls étaient poursuivis les médecins ayant mis en danger la vie des patientes durant l’excision.
Mais la victoire des adversaires de la mutilation génitale a un goût amer, avec l’exception accordée par la loi à la « nécessité médicale ». « La seule nécessité médicale que je connaisse est l’hypertrophie des lèvres vaginales », nous a confié un gynécologue, avant d’ajouter :« mais Dieu seul sait ce qu’ils pourront inventer ».
Ils, c'est la majorité écrasante des Egyptiens, musulmans comme chrétiens, qui restent attachés à l’excision appelée en arabe « touhour », purification. Car la tradition remontant à des millénaires veut que l’excision soit une garantie de vertu. Une tradition démentie par une étude égyptienne, qui a montré que toutes les femmes de petite vertu étaient excisées.