par RFI
Article publié le 09/06/2008 Dernière mise à jour le 09/06/2008 à 06:39 TU
Le président burundais Pierre Nkurunziza (g) et le leader des FNL, Agathon Rwasa (dr) ont déjà signé un premier accord de paix à Dar es-Salaam, en septembre 2006.
(Photo: AFP)
La communauté internationale se penche donc à nouveau aujourd'hui sur l'état du processus de paix burundais, à Sun City, en Afrique du Sud, aujourd'hui et demain, avec une réunion du directoire politique élargi aux envoyés spéciaux de l'ONU, de l'Union européenne et de l'Union africaine ainsi qu'au chef de la dernière rébellion burundaise, Agathon Rwasa.
C'est le chef des FNL lui-même qui a lu, hier, à l'arrivée de la délégation burundaise en Afrique du Sud, un communiqué commun des deux parties burundaises appelant la communauté internationale à continuer de parrainer la facilitation des accords de paix. La cessation des hostilités signée à Bujumbura le 26 mai a relancé l’espoir d’assister à une paix durable au Burundi, mais il s’agit d’un travail de longue haleine.
« Nous ne pouvons plus faire marche arrière, nous sommes ensemble pour aller de l’avant » a déclaré le représentant du gouvernement du Burundi Pasteur Ndayishimié, avant d’ajouter : « C’est un signal fort que nous envoyons à la communauté internationale ».
Mais le message aurait été encore plus fort si le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, avait choisi de prolonger sa visite de travail en Afrique du Sud pour y rencontrer le chef de file des FNL. « Il soutient la rencontre, nous sommes ses mandataires » a répondu Ndayishimyé.
Les FNL pour leur part ont indiqué qu’elles avaient rédigé une lettre destinée au directoire, qui décline à quelles conditions le groupe rebelle acceptera de désarmer et démobiliser ses troupes avant leur réintégration au sein des corps de polices et de l’armée. Ces conditions portent essentiellement sur deux points, qui sont des points d’achoppement, et pas des moindres : l’immunité des troupes, et la reconnaissance officielle de l’organisation par le gouvernement.
Prétoria est conscient du chemin qui reste à parcourir, si l’on en juge par les déclarations de l’ambassadeur sud-africain Kingsley Mamabolo : « Sur le Burundi, nous commençons à sentir que nous savons où nous allons ».
De son, côté, Agathon Rwasa a refuté ce week-end les accusations du gouvernement burundais, qui dénonçait samedi la poursuite de recrutements massifs par les FNL.
Chef des FNL
« C'est faux et archifaux de dire que les FNL recrutent. Au contraire, les gens sont traqués, il suffit d'être quelques uns à partager un verre et on est accusé de tenir une réunion politique. Ce sont des méthodes d'intimidation du gouvernement, des méthodes qu'il faut décourager ».
Enfin, à Bujumbura, le président Nkurunziza semble avoir repris la main, après avoir eu des difficultés : il a récupéré une majorité parlementaire, a fait taire les leaders syndicaux et ne cède rien aux FNL.
« Le président a renversé la situation de façon spectaculaire... Mais ses méthodes parfois expéditives inquiètent, et ses adversaires n'ont pas dit leur dernier mot... »
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