Article publié le 13/06/2008 Dernière mise à jour le 14/06/2008 à 17:01 TU
Avec notre correspondant à Abidjan, Norbert Navarro
Tout le monde sur le pont à Ebimolossou, région de Dimbokro, Côte d’Ivoire! C’est loin d’être le pont de la rivière Kwaï, mais en livrant un pont aux villageois, les soldats de la force Licorne bouclent l’une de ces « opérations de présence » dont elle a le secret.
Finies les démonstrations de force. Les militaires français aident les Ivoiriens à réparer leur pays. Avec un slogan : « Aide-toi, Licorne t’aidera ». « Nous sommes très sensibles à l’action salvatrice posée par Licorne à travers la restauration des anciens bâtiments scolaires qui datent de la période coloniale », clame Bernadette Koffi, responsable municipale, porte-voix à la main, lors de la cérémonie de remise d’une école à Diangokro. Plus loin, c’est une cantine que Licorne a construite pour les élèves d’un troisième village.
Licorne et les orphelins
Composante essentielle des forces impartiales, Licorne tient sa mission du Conseil de sécurité des Nations unies. Soutien aux casques bleus dans un rôle de réaction rapide, aide à l’organisation des élections, la France accompagne les efforts de réconciliation des Ivoiriens. « Quand je prends le cas de Danane, où nous avons réhabilité l’orphelinat, l’apport de Licorne a été décisif, se souvient le commandant Georges Doukani, chef de cellule des FANCI (Forces armées nationales de Côte d’Ivoire). Parce que c’était au plus fort de la crise. Il n’était pas question pour nous d’aller dans la zone assiégée. Grâce à Licorne, nous nous sommes retrouvés à Danane, où on a réhabilité l’orphelinat qui fait aujourd’hui le bonheur des enfants de cette ville », ajoute-t-il.
C’est à la demande des autorités ivoiriennes que les 1 800 hommes du bataillon Licorne sont présents à Port-Bouët, faubourg d’Abidjan. Pour le général Bruno Clément-Bollée, « le temps des démonstrations de force est terminé ». Le commandant de la force Licorne le souligne : « Les acteurs ivoiriens ont décidé d’eux-mêmes, avec l’accord de Ouagadougou, d’aller à la paix. Ils sont d’accord et ils demandent à la communauté internationale de les accompagner. Et c’est ce rôle d’accompagnement dans notre domaine sécuritaire que nous essayons, l’ONUCI (l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) et la Licorne, d’amener dans ce pays ».
Licorne quittera la Côte d’Ivoire après les élections. Mais quelles élections ? C’est toute la question…