Article publié le 21/06/2008 Dernière mise à jour le 21/06/2008 à 06:57 TU
Alors que les 27 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont annoncé la levée des sanctions contre Cuba, l'ancien numéro un cubain, Fidel Castro, parle d'une « énorme hypocrisie ». Dans un article publié vendredi sur un site internet officiel, il s'en prend aussi à l'UE, et notamment à la fameuse « directive retour » concernant les immigrés en situation irrégulière. Une directive qui a par ailleurs suscité de vives réactions en Amérique latine.
Avec notre correspondant à La Havane, Guillaume Decamme
On s'attendait à ce qu'il applaudisse la décision de l'Union européenne d'abroger les sanctions contre Cuba, certainement pas ! En guise de réponse, Fidel Castro fait ce qu'il sait encore le mieux faire : il donne des leçons.
Ce qui fait enrager le vieux révolutionnaire, ce n'est pas tant le geste des Vingt-Sept que les circonstances qui l'entourent. « Enorme hypocrisie que tout cela », s'acharne l'ancien président, car juste au moment où l'Union européenne rétablit totalement la communication avec La Havane, le Parlement de Strasbourg adopte une loi qui autorise l'expulsion des immigrés sans-papiers.
« Et après ça, on demande à Cuba de libérer les dissidents emprisonnés depuis 2003. Cela reviendrait à offrir l'impunité à ceux qui entendent livrer la patrie à l'impérialisme », écrit Fidel Castro.
Les dissidents justement, une fois n'est pas coutume, ils partagent l'indignation du leader maximo, logiquement pour des raisons inverses. Ils craignent que la décision des Vingt-Sept ne donne carte blanche au régime pour augmenter la répression dont ils sont victimes.
Vladimiro Roca, membre du groupe d'opposition ׂ« Tous unis », accuse le Premier ministre espagnol Zapatero de dicter à l'Union européenne sa politique envers Cuba au profit, selon lui, d'intérêts économiques.
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