par Marie Joannidis
Article publié le 25/06/2008 Dernière mise à jour le 28/06/2008 à 00:19 TU
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« Nous avons en Francophonie 23 pays européens – dont 14 sont dans l’UE – aux côtés de pays du Sud, en particulier africains. Qui peut mieux que la Francophonie servir de passerelle sur ces sujets ? », souligne-t-il. Il reconnaît toutefois que ni la France ni l’OIF n’ont pour le moment envisagé cette « passerelle ». « Il faut faire basculer les équilibres linguistiques mais cela prendra du temps », admet-il, estimant que la défense du français au sein de l’UE aurait dû commencer dès les années soixante-dix et qu’il fallait que les Etats s’engagent.
Un plan pluriannuel d’action pour le français dans l’Union européenne
Depuis 2002, l’OIF a fait de l’usage du français dans l’Union européenne un de ses champs d’activités prioritaires et lui consacre une de ses principales lignes budgétaires, qui dépasse à présent les trois millions d’euros. Un plan pluriannuel d’action pour le français dans l’Union européenne, lancé par un accord entre la France, principal bailleur de fonds de la Francophonie, la Communauté française de Belgique (CFB) et le Luxembourg, et mis en oeuvre par l’OIF à partir de 2003-2004, organise la concertation et l’articulation des politiques entre les quatre partenaires et les pays coopérants.
Il propose principalement des formations à la langue française aux diplomates et fonctionnaires, en particulier des nouveaux pays membres de l’Union ou candidats à l’adhésion, ainsi qu’au personnel des institutions européennes, interprètes et traducteurs du français et en français, aux journalistes et aux juristes. A la fois politique et technique, ce plan s’appuie sur les nouvelles technologies de l’information dominées par l’anglais et sur une campagne promotionnelle (presse, affichage, Internet) déjà menée dans plusieurs pays. « Le cœur de frappe de la francophonie en Europe, c’est l’action à destination des diplomates et des fonctionnaires », souligne Stéphane Lopez.
L’OIF a choisi de travailler avec les instances gouvernementales qui ont le pouvoir politique, à Bruxelles auprès des ambassades et des missions des 27 pays membres mais aussi des candidats à l’UE et dans différents Etats partenaires. Elle agit aussi à Strasbourg auprès du Parlement européen et du Conseil de l’Europe et forme chaque année des conseillers politiques et des conseillers techniques à travers des sessions trimestrielles, cherchant là où c’est possible des co-financements avec les Etats concernés.
Renforcer les compétences de travail en français des diplomates et fonctionnaires
Pour donner les cours de français, l’OIF fait appel aux Alliances françaises et aux instituts français, d’où l’importance du partenariat avec la France, la Belgique et le Luxembourg qui mettent à sa disposition un certain nombre de services, de moyens et relais d’influence. L’OIF aide également à la préparation de concours européens et organise des séminaires permettant des échanges d’expérience sur les affaires européennes.
La Francophonie est allée plus loin sur le plan politique en concluant avec un certain nombre de pays des accords de renforcement des compétences de travail en français de leurs diplomates et fonctionnaires chargés du suivi des questions européennes. Par ces accords, l’Etat en question, l’OIF et ses trois pays partenaires (France, Belgique, Luxembourg) réaffirment la place qu’ils veulent accorder au français. L’Etat s’engage à former un certain nombre de fonctionnaires et la majorité des signataires ont accepté de mentionner que la compétence francophone de ces fonctionnaires sera prise en considération dans leur affectation et leur promotion.
Promouvoir la langue française en Afrique
La Francophonie propose également à des personnalités politiques, ministres et ambassadeurs par exemple, de venir en France ou en Belgique pour des séjours d’immersion linguistique. Elle signe aussi des contrats de coopération pour le renforcement de l’enseignement, de l’usage et de la visibilité du français avec des écoles nationales d’administration en Pologne, en Roumanie, ou en Bulgarie, avec l’Académie diplomatique de Vienne ou encore l’Institut européen d’administration de Maastricht…
Si la France n’a pas fait de la Francophonie une des priorités de sa présidence de l’Union européenne, le nouveau secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et la Francophonie, Alain Joyandet, a fait de la promotion de la langue française et du soutien à l’éducation en Afrique l’un des huit « chantiers » assignés le 19 juin à son ministère.