Egypte
Le baccalauréat de tous les scandales
Article publié le 27/06/2008 Dernière mise à jour le 27/06/2008 à 07:58 TU
Le baccalauréat a suscité un véritable scandale en Egypte.
(Photo: Deal.org)
Le baccalauréat de cette année s'est transformé en fiasco national. Après des fuites qui ont permis à des parents d'élèves de récupérer les réponses à l'avance, la difficulté de l'examen a conduit les centaines de lycéens à manifester leur colère. Malgré la promesse d'indulgence des correcteurs et la réunion extraordinaire du Conseil des ministres, le pays souhaite une réforme en profondeur de l'examen, jugé inégalitaire.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Ces parents, un peu trop soucieux de la réussite de leurs enfants, ont usé de leur pouvoir pour obtenir de gré ou de force les questionnaires de l’examen. Les réponses ont put ainsi être fignolées par des enseignants qualifiés avant d’être mémorisées par les élèves.
Un 100% garanti, alors que les épreuves de cette année ont été un véritable cauchemar : un bachelier s’est pendu, une jeune fille s’est jetée du 6e étage et l’on compte une douzaine de tentatives de suicide. Des élèves en colère ont même détruit la salle d’examens, d’autre y ont mis le feu. La presse en fait sa une, illustrée par des photos de lycéens effondrés et d’étudiants pleurant dans les bras de leur mère.
L’émotion nationale a été telle que le gouvernement a été obligé mercredi de tenir une réunion extraordinaire du Conseil des ministres : les correcteurs feront preuve d’indulgence. C’est insuffisant pour bon nombre d’experts qui réclament une réforme en profondeur du bac, une épreuve vitale pour accéder aux grandes écoles gratuites.
Car aujourd’hui, à moins d'avoir d'excellentes notes au bac, un élève a tout intérêt à être riche et même très riche s’il veut étudier ; à l’université américaine du Caire par exemple, les frais annuels équivalent à 300 fois le salaire minimum.
