Article publié le 28/06/2008 Dernière mise à jour le 28/06/2008 à 15:44 TU
Des Zimbabwéens regardent les résultats de l'élection présidentielle affichés à Budiriro, Harare, le 28 juin 2008.
(Photo : Reuters)
Il n'y aura aucun suspens au Zimbabwe. Robert Mugabe sera déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle. D'ores et déjà, les résultats recueillis dans les deux tiers des circonscriptions ne font que le confirmer. De toute façon, le vieux dictateur était seul en course ce vendredi et il pourrait prêter serment dès demain, dimanche. L'opposition zimbabwéenne accuse l'Afrique du Sud d'être responsable de la non-condamnation du régime de Mugabe par l'ONU. En effet, le Conseil de sécurité s'est contenté de dire qu'il regrettait le maintien du second tour de la présidentielle mais Condoleezza Rice a déjà annoncé que les Etats-Unis pensent à présenter une nouvelle résolution au Conseil de sécurité.
Avec notre correspondant en Afrique du Sud, Nicolas Champeaux
« Thabo Mbeki est complice du déni de démocratie au Zimbabwe ». Ces accusations sont celles du parti de Morgan Tsvangirai, le MDC. En raison du blocage de Pretoria, les Quinze du Conseil de sécurité ont adopté une déclaration édulcorée, ce vendredi soir, dans laquelle ils indiquent simplement qu’« ils regrettent profondément que le deuxième tour ait été maintenu ».
L’ambassadeur sud-africain aux Nations unies, Dumisani Kumalo, a expliqué qu’« il n’appartenait pas à l’ONU de certifier des élections ». « Mbeki protège un Etat voyou, il doit être encarté à la Zanu-PF, tellement il défend le parti de Mugabe », a déclaré le porte-parole de l’opposition MDC, Nelson Chamisa.
Jean-Karim Fall, au micro de Philippe Lecaplain
« Le Conseil paix et sécurité, qui est l’organe de l’Union africaine, chargé de la gestion des conflits, se réunira donc exceptionnellement pour examiner la situation à Harare. »
Mbeki s’envole ce samedi pour le sommet de l’Union africaine à Charm el-Cheikh. Il devrait s’opposer à ce que des mesures fermes y soient adoptées. Il s’accroche semble-t-il à sa diplomatie feutrée ; une approche désormais minoritaire dans la nation « arc-en-ciel ».
Par ailleurs, Nelson Mandela est sorti de sa retraite cette semaine pour dénoncer la faillite du régime au Zimbabwe. L’ANC de Jacob Zuma et l’archevêque Desmond Tutu ont eux, violemment condamné les errements du régime de Mugabe.