Algérie
Inquiétante recrudescence de culture et de consommation du cannabis
Article publié le 28/06/2008 Dernière mise à jour le 28/06/2008 à 17:12 TU
(Carte : D. Alpoge / RFI)
Importante saisie de drogue, le 27 juin, à Béchar, dans le sud ouest algérien près de la frontière marocaine. Quatre tonnes de résine de cannabis ont été interceptées par les gardes-frontières qui ont ouvert le feu sur les trafiquants. Trois d'entre eux ont été blessés. Les autorités algériennes sont entrées en guerre, depuis quelques mois, face à la recrudescence de la culture et de la consommation.
Avec notre correspondant à Alger, Amar Ben Salem
Les chiffres sont parlants : près de 6 000 trafiquants de drogue ont été arrêtés en 2007 en Algérie. Selon des sources officielles, plus de 73% des quantités de cannabis produites au Maroc transitent par l'Algérie.
Les quatre tonnes de résine saisies vendredi dernier à Béchar, non loin de la frontière marocaine, confirment, s'il le fallait, l'essentiel de la provenance de cette drogue.
De huit tonnes de cannabis saisies en 2004, on en est aujourd'hui à plus de dix tonnes que les différents services de sécurité ont pu intercepter.
L' Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie constate, depuis environ deux ans, que l'Algérie tend à devenir aussi un lieu de culture : des plantations de cannabis, sur un total de 41 hectares, ont été découvertes entre avril 2007 et avril 2008.
Ces superficies sont insignifiantes par rapport à celles plantées au Maroc, mais suffisamment inquiétantes pour les autorités algériennes en guerre déclarée contre ce fléau.
L'Office, que dirige Abdelmalek Sayeh, tire également la sonnette d'alarme à propos de la consommation de drogue par les jeunes âgés de 16 à 35 ans. Les statistiques révèlent en effet que, ces dix dernières années, les établissements hospitaliers ont traité près de 22 000 toxicomanes essentiellement dépendants du cannabis et des psychotropes.
