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Zimbabwe

Malgré la réprobation internationale, Robert Mugabe prépare son investiture ce dimanche

Article publié le 28/06/2008 Dernière mise à jour le 29/06/2008 à 07:51 TU

Efficacité record au Zimbabwe où le dépouillement du scrutin est déjà terminé. La réélection de Robert Mugabe devrait être rapidement confirmée. A l'étranger, la réprobation est quasi unanime. George Bush a promis de nouvelles sanctions américaines contre « le gouvernement illégitime du Zimbabwe » et le dépôt d'un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, le dernier s'était heurté à l'opposition de l'Afrique du Sud, de la Chine et de la Russie. A Harare, Mugabe somme la communauté internationale de ne pas s'ingérer et tout semble prêt pour l'investiture du chef de l'Etat.

Robert Mugabe, président du Zimbabwe s'adresse aux médias le 27 juin 2008 après avoir voté au second tour des élections présidentielles où il était de facto seul en lice en raison du retrait de l'opposition.
(Photo : AFP)

Robert Mugabe, président du Zimbabwe s'adresse aux médias le 27 juin 2008 après avoir voté au second tour des élections présidentielles où il était de facto seul en lice en raison du retrait de l'opposition.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant dans la région, Nicolas Champeaux

Selon des témoins oculaires, des marquises (de grandes tentes) auraient été dressées au palais présidentiel pour la cérémonie d'investiture de Robert Mugabe qui devrait avoir lieu ce dimanche matin.

La Commission électorale indique que le décompte des voix est déjà achevé. Elle a donc fait preuve d'une grande célérité si l'on compare son efficacité avec celle du premier tour. Il avait fallu attendre environ six semaines avant qu'elle n'annonce que le concurrent de Mugabe, Morgan Tsvangerai, arrivait en tête du scrutin.

Il faut dire aussi qu'il n'y avait pas beaucoup de bulletins à compter , comme le remarquent de nombreux observateurs indépendants : les Zimbabwéens ont largement boudé ce deuxième tour à candidat unique, également appelé « farce » ou encore « charade ».

Néanmoins c'est en tant que président que Mugabe participera au sommet de l'Union africaine lundi, consacré en partie à la situation au Zimbabwe. C'est vraisemblablement en tant que président qu'il se présentera aux autres chefs d'Etat du continent.

Cela ne fait pas du tout l'affaire de Morgan Tsvangerai. « Reconnaître cette élection, dit Tsvangerai, revient à nier aux Zimbabwéens le droit de choisir leurs dirigeants ».

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A quelques heures de la réunion de l'UA au niveau des chefs d'Etat, consacrée au Zimbabwe, un collectif d'ONG a envoyé une lettre ouverte à la direction de l'Union. Les signataires demandent une intervention urgente de l'UA sur place, et la nomination d'un envoyé spécial. Parmi les signataires Ibrahima Kane, directeur de la division de la justice à l'OSIEA, une ONG financé par Georges Sorros.

Le dangereux précédent du Zimbabwe

Ibrahima Kane, directeur de la division de la justice à l'Osiea

Si l'Union africaine ne trouve pas une solution au problème du Zimbabwe, c'en est fini de la démocratie en Afrique, c'en est fini des élections, c'en est fini de tout ce combat que les Africains mènent depuis les années 90 pour que l'on entre dans le concert des nations.

écouter 0 min 55 sec

29/06/2008 par Jean-Karim FALL

L'Union africaine doit être plus active et impliquée

Ibrahima Kane, directeur de la division de la justice à l'Osiea

On le sentiment que l'Union africaine est en retrait par rapport à certains principes... Comment voulez-vous que nous soyons crédibles vis-à-vis des populations si nous leurs demandons de faire tout pour que les Etats ratifient la Charte de la démocratie, alors qu'au niveau continental, personne ne s'intéresse à ces règles là ?

écouter 1 min 6 sec

29/06/2008 par Jean-Karim FALL

George Bush promet des santions au régime Mugabe

Avec notre correspondant à Washington, Jean Louis Pourtet

Qualifiant l'élection de « comédie » , George Bush a déclaré à Camp David où il passe le week-end, qu'il avait donné l'ordre aux secrétaires d'Etat et au Trésor, Condoleezza Rice et Henry Paulson, de préparer une série de sanctions contre le régime de Mugabe et ceux qui l'appuient.

Les Etats-Unis vont, dès la semaine prochaine, présenter au Conseil de sécurité de l'ONU une nouvelle résolution condamnant ce scrutin qui n'a été « ni libre ni juste », selon l'expression du président américain.

« Nous insisterons pour que l'ONU réagisse avec force, a-t-il ajouté, notamment en imposant un embargo sur les armes et en interdisant aux responsables zimbabwéens de se déplacer à l'étranger ».

Qualifiant le gouvernement Mugabe « d'illégitime », George Bush s'est engagé à collaborer avec les organisations africaines et les autres chefs d'Etat pour trouver une solution à la crise. Il s'est dit prêt à aider tout gouvernement légitime qui remplacerait celui de Mugabe, en fournissant assistance au développement, remboursement de la dette et normalisation des relations avec les institutions financières internationales.

En dépit des sanctions à venir, les Etats-Unis continueront de fournir une aide alimentaire à un million de Zimbabwéens qui souffrent de la faim et ils maintiendront leur aide médicale à 40 000 malades du sida.