par Anne Fauquembergue
Article publié le 30/06/2008 Dernière mise à jour le 01/07/2008 à 00:05 TU
La présidence tant attendue de Nicolas Sarkozy
Depuis son élection à la tête de la France, en 2007, Nicolas Sarkozy a toujours exprimé son désir d’occuper la tête de l’Union Européenne : « Le drapeau étoilé est présent sur la photo officielle qu’exposent toutes les mairies de France, l’an dernier, le 14 juillet a pris les allures d’un défilé européen etc… » remarque le journal belge Le Soir.
Le quotidien espagnol la Vanguardia, observe que « cela fait déjà longtemps que le chef de l’Etat fait irruption dans tous les débats européens ». Les priorités du Président sont affichées : l’immigration, l’énergie, le changement climatique, la protection militaire, l’agriculture, la politique sociale, les relations extérieures avec les voisins méditerranéens de l’Union Européenne.
Seulement voilà, « la vedette lui a été volée par le non irlandais au traité de Lisbonne » commente le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Les défis de la présidence française
Pour le Financial times, répondre à cette crise doit être la priorité de Nicolas Sarkozy. Le journal britannique craint que « la longue liste de tâches que la France a prévu de réaliser entraîne une surcharge de travail pour cette nouvelle présidence ». Pour le quotidien, affronter cette impasse demande « du savoir-faire et de la patience ».
La patience, Fionula Quinlan, journaliste à l’Irish Examiner, craint que le Président Français n’en manque. « Personne ne doit presser les irlandais à revoter. Nous avons d’abord besoin de réfléchir, de comprendre pourquoi plus de 50% d’entre nous ont dit non. C’était un vote démocratique » raconte-t-elle. La journaliste attend la visite de Nicolas Sarkozy en Irlande le 11 juillet pour voir comment il va s’emparer du sujet.
Autre défi pour le Président Français, la réussite de son « projet phare » d’Union pour la méditerranée. Selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung « Le 13 juillet, le Président va jouer le Roi à l’Elysée et essayer de mettre dans un bateau commun les Etats voisins de la méditerranée. Si cela échoue, l’image de Sarkozy sera écornée et si cela réussit, ça ne l’aidera même pas à surmonter la crise du non irlandais ».
Des alliés à l’est
Nicolas Sarkozy pourra cependant se reposer sur certains alliés parmi les nouveaux Etats membres. Selon le journal polonais Gazeta Wyborcza, « Ses origines centre-européennes le font bénéficier d’un a priori favorable. A quoi l’on peut ajouter ses positions proaméricaines, son absence de fascination pour la Russie, son dynamisme et sa capacité à dire à ses interlocuteurs ce qu’ils ont envie d’entendre ».
Les plus petits pays se méfient en revanche du retour d’un « poids lourd » en Europe. Pour le journal belge Le Soir : « Paris devra veiller à intégrer l’évolution de l’Union depuis les élargissements successifs et veiller à ne pas cultiver l’arrogance des grands pays ».