par Murielle Paradon
Article publié le 03/07/2008 Dernière mise à jour le 03/07/2008 à 02:54 TU
Vu des pays riches, la lutte contre le réchauffement climatique est souvent présentée comme une nécessité. Mais vu des pays en développement, cela peut apparaitre comme un luxe. Soit ces pays sont en pleine croissance et ils ont des besoins énergétiques tels, qu’ils n’en sont pas à faire des économies d’énergie, soit ils sont très pauvres et leurs priorités sont ailleurs.
Mais les dernières réunions internationales sur le climat ont sensiblement changé cette perception des choses. La réunion du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à Paris, début 2007, a mis en évidence la gravité de la situation et l’urgence qu’il y avait à agir. Quelques mois plus tard, les participants à la conférence sur le climat à Bali se sont donc mis d’accord sur la nécessité d’aider les pays en développement à lutter, eux aussi, contre le réchauffement climatique.
Au bout de six mois de négociations, la Banque mondiale a donc annoncé qu’elle créait deux fonds d’investissements. Le premier, le Fonds pour les technologies propres, aura pour objectif de financer des projets visant à réduire les émissions de CO2 dans les pays en développement; qu’il s’agisse de promouvoir les énergies renouvelables, de transformer des usines polluantes en usines plus propres, ou encore de concevoir des bâtiments peu consommateurs en énergie. Les aides accordées devraient prendre, pour l’essentiel, la forme de prêts à taux avantageux et pourraient être gérées par des banques de développement multilatérales.
Le deuxième fonds, baptisé Fonds stratégique pour le climat, sera « plus large et plus flexible » selon les termes de la Banque mondiale. Il s’agira de financer des programmes tests sur de nouvelles façons de lutter contre le réchauffement climatique. Mais le détail de ces programmes reste flou, la Banque mondiale avouant que le Fonds stratégique pour le climat est encore en cours d’élaboration.
5 milliards de dollars
Reste la question du financement de ces deux fonds. La Banque mondiale estime qu’elle pourra réunir 5 milliards de dollars (3 milliards d’euros) d’ici 3 ans. Les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils souhaitaient verser 2 milliards de dollars, le Japon un peu plus d’un milliard, tout comme le Royaume-Uni ; le milliard restant serait versé par d’autres pays donateurs mais qui ne se sont pas encore fait connaitre publiquement, selon la Banque mondiale. Cette dernière espère, en tout cas, que ces promesses se concrétiseront d’ici le mois de septembre, date d’une réunion qui fera le point sur la création du Fonds pour les technologies propres et du Fonds stratégique pour le climat, le but étant de financer un premier projet avant la fin de l’année 2008.
Mais certaines organisations non gouvernementales sont sceptiques. Ainsi, le Réseau action climat (RAC), qui regroupe 13 associations de défense de l’environnement dont Greenpeace, s’inquiète de la pérennité de ces financements qui ne sont que des promesses et réclame de vrais financements en vue du nouvel accord sur le climat qui doit être conclu fin 2009 à Copenhague.
Le Réseau s’inquiète également de la nature des aides proposées aux pays en développement pour lutter contre le réchauffement climatique. « S’il s’agit de prêts et non de dons, c’est inadmissible, s’insurge Morgane Créach, responsable internationale du RAC, car les pays pauvres vont avoir de nouvelles dettes envers les pays riches ».
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