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Géorgie/Ossétie du Sud

Nouvelles tensions armées

par Julie Lerat

Article publié le 04/07/2008 Dernière mise à jour le 04/07/2008 à 20:44 TU

Des tirs ont été échangés entre l’armée géorgienne et les séparatistes d’Ossétie du Sud, faisant trois morts et une dizaine de blessés. La France et le Conseil de l’Europe s’inquiètent de cette nouvelle escalade des tensions. Il y a trois mois, la Russie a annoncé son intention de renforcer ses relations avec l’Ossétie du Sud, ce qui a eu pour effet de raviver les tentions russo-géorgiennes.

Des militaires basés entre l'Ossétie du sud et l'Ossétie du nord, le 3 juillet 2008. (Photo : AFP / Kazbek Basayev)

Des militaires basés entre l'Ossétie du sud et l'Ossétie du nord, le 3 juillet 2008.
(Photo : AFP / Kazbek Basayev)

L’Ossétie du Sud, cette province sécessionniste de Géorgie, a décidé de mobiliser tous ses réservistes et a menacé d’utiliser ses armes lourdes, après un échange de tirs avec l’armée géorgienne dans la nuit de jeudi à vendredi. Le gouvernement ossète accuse Tbilissi d’avoir tiré au mortier sur sa capitale, Tskhinvali. Le gouvernement géorgien, lui, dit avoir « seulement » répliqué à des tirs rebelles. « Les forces géorgiennes ont simplement ouvert le feu en réplique » à ces tirs, a déclaré un porte-parole du ministère géorgien de l’Intérieur.

Pressions russes

Carte : GéoAtlas/SB/RFI

Carte : GéoAtlas/SB/RFI

Depuis plusieurs mois, les tensions s’accentuent entre la Géorgie et les provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. En avril dernier, la Russie a décidé de renforcer ses liens avec ces deux régions, provoquant la colère de la Géorgie, qui accuse son voisin russe de vouloir annexer ces territoires.

La Russie soutient en effet les séparatistes abkhazes et ossètes. Il s’agit d’un moyen pour l’ancienne puissance soviétique d’exercer des pressions sur la Géorgie, un pays qui est sorti du giron russe en 2004, avec l’arrivée au pouvoir du président Mikhaïl Saakachvili. Moscou voit d’un mauvais œil le rapprochement de la Géorgie avec les pays occidentaux.

Des négociations difficiles

La situation semblait être revenue à la normale vendredi, malgré les tirs de la veille. Elle serait « totalement sous contrôle » selon le « représentant en Russie » de l’Ossétie du Sud, Dmitri Medoïev, qui a invité la Géorgie à « revenir à la table des négociations ».

Jusqu’ici, les séparatistes ossètes - qui ont proclamé leur indépendance au début des années 1990 et qui voudraient être rattachés à la Russie - ont toujours refusé les propositions de Tbilissi. Le président Mikhaïl Saakachvili avait préparé son propre plan de paix qui accordait une large autonomie à l’Ossétie du Sud au sein de la Géorgie. Mais les séparatistes, forts du soutien de Moscou, ont refusé toute concession.  

L’Abkhazie, qui a elle aussi proclamé son indépendance au début des années 1990, a prévenu vendredi qu’elle se rangerait aux côtés de l’Ossétie du Sud si la Géorgie poursuivait « ses opérations militaires contre cette autre région séparatiste ». « Dans le cas où il ne serait pas mis fin aux provocations et où s'amplifieraient les actions militaires, nous ne resterions pas les bras croisés », a prévenu le ministre abkhaze des Affaires étrangères Sergueï Chamba.

Face à  l’escalade des tensions dans la région, la France s’est dite « très préoccupée ». « Nous appelons les parties à la retenue et à éviter tout acte qui pourrait conduire à une escalade sur le terrain », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevalier. Le Conseil de l’Europe a également exprimé sa préoccupation. « Je suis très inquiet des informations faisant état de nouveaux incidents et de victimes dans cette zone de conflit », a écrit dans un communiqué le secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis.