par RFI
Article publié le 13/07/2008 Dernière mise à jour le 13/07/2008 à 22:56 TU
Né en 1932 dans une famille d'intellectuels juifs, Bronislaw Geremek a grandi dans le ghetto de Varsovie, qu'il parvient à quitter pendant la Seconde Guerre mondiale.
Universitaire reconnu, il était spécialisé dans l'histoire de la pauvreté au Moyen Âge, et notamment en France où il a étudié dans le sillage de Fernand Braudel et de l'Ecole des Annales. Membre du Parti communiste polonais dès 1950, il le quitte après l'intervention soviétique à Prague en 1968.
En 1980, il est l'un des membres fondateurs du syndicat Solidarité, aux côtés de Lech Walesa, dont il devient le conseiller personnel.
9 ans plus tard, il est élu député lors des premières élections pluralistes.
Ministre des Affaires étrangères entre 1997 et 2000, c'est lui qui signe le traité d'adhésion de la Pologne à l'OTAN.
Bronislaw Geremek était député centriste au Parlement de Strasbourg depuis l'adhésion de son pays à l'Union européenne en 2004.
Européen convaincu, il s'était désolé, tout récemment des réticences du président polonais Lech Kaczynski à signer le Traité de Lisbonne, tout en appelant de ses vœux une Europe davantage tournée vers ses citoyens.
Chercheur au Ceri
« C’est quelqu’un de tout à fait exceptionnel qui a joué aussi bien le rôle principal dans la chute du communisme que dans la construction de la démocratie polonaise… »
Avec notre correspondante en Pologne, Amélie Poinssot |
« Je suis profondément touché, a dit le président Lech Kaczynski. J’avais des opinions différentes du professeur Geremek, mais malgré cela, je le considérais comme une personne très intelligente. C’est une perte énorme pour la Pologne ». A l’image du président polonais, les réactions affluent de tous côtés du monde politique. Bronislaw Geremek ne faisait pas l’unanimité en Pologne, mais tous reconnaissent le caractère exceptionnel de sa personne. « La posture personnelle de Bronislaw Geremek, son autorité immense, ses vastes contacts, étaient pour la Pologne d’une valeur inestimable », a ainsi déclaré le président du Parlement, Bronislaw Komorowski. A la télévision, les chaînes d’information repassent en boucle les images de Geremek de ces dernières années. Du côté des commentateurs, on ne tarit pas d’éloges non plus. Ainsi Jacek Zakowski, éditorialiste de l’hebdomadaire Polityka. D’après lui, «Geremek a été, à côté du Pape, l’unique Polonais qui avait une influence sur le plan international et qui était écouté attentivement dans le monde entier. C’était le meilleur visage de la Pologne, écrit-il. Il nous a élevés au-dessus de nos complexes de provinciaux ». |
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