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UE/UPM

L'Union pour la Méditerranée officiellement lancée

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 13/07/2008 Dernière mise à jour le 13/07/2008 à 19:59 TU

L'Union pour la Méditerranée a été officiellement lancée dimanche à Paris lors d'un sommet réunissant les dirigeants de 43 pays européens et méditerranéens. C'est ce qu'a annoncé le président Nicolas Sarkozy à la fin de la rencontre, au Grand-Palais.

De gauche à droite : José Manuel Barroso, Hosni Moubarak, Nicolas Sarkozy et Ban Ki-moon.(Photo: AFP)

De gauche à droite : José Manuel Barroso, Hosni Moubarak, Nicolas Sarkozy et Ban Ki-moon.
(Photo: AFP)

Les dirigeants de plus de 40 pays ont officiellement lancé dimanche à Paris l'Union pour la Méditerranée (UPM) voulue par le président français Nicolas Sarkozy, lors d'une rencontre où se sont multipliés les gestes de bonne volonté en faveur de la paix au Proche-Orient.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté une déclaration d'une dizaine de pages marquant l'acte de naissance de l'UPM, à l'issue d'une séance plénière de quatre heures dans le cadre prestigieux du Grand-Palais.

Cette union regroupe 43 pays, représentant quelque 750 millions d'habitants, du continent européen et de la rive sud de la Méditerranée, une des régions les plus divisées du monde.

« Nous en avions rêvé, l'Union pour la Méditerranée est maintenant une Réalité », s'est félicité lors d'une conférence de presse finale Nicolas Sarkozy, qui avait dû batailler ferme pour imposer son projet face aux réticences initiales des Européens comme de certains pays arabes.

Ce sommet a été marqué par une première : le président syrien Bachar al-Assad et le Premier ministre israélien Ehud Olmert, dont les pays sont théoriquement en guerre depuis 1948, se sont retrouvés assis à une même table, même s'ils sont restés à distance.

Le séjour de M. Assad à Paris lui a permis de faire un retour éclatant sur la scène internationale, notamment en affichant sa volonté d'établir des relations diplomatiques avec le Liban.

Reçu dimanche matin au palais de l'Elysée avec le président palestinien Mahmoud Abbas, Ehud Olmert a estimé qu'Israéliens et Palestiniens n'ont « jamais été aussi proches d'un accord » de paix.

En outre, selon des sources israéliennes, la rencontre de Paris a été l'occasion de nouveaux pourparlers indirects entre l'Etat hébreu et la Syrie.

« Le monde entier vous regarde », a lancé Nicolas Sarkozy aux dirigeants présents à l'ouverture du sommet dans l'après-midi. Le président français, qui coprésidait la rencontre avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, a salué « tous les pays arabes » membres de l'UPM qui ont « fait un geste de paix ». Il a espéré « écrire ensemble notre histoire commune sur un pied d'égalité entre le Nord et le Sud ». Hosni Moubarak a de son côté souhaité que la « nouvelle phase » lancée par l'UPM soit « la phase de la paix au Proche-Orient ».

Il y avait dimanche à Paris deux absents de marque : le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui a jugé le projet « effrayant » et le roi du Maroc Mohammed VI, pour cause d'agenda « surchargé ».

Signe de la complexité de l'exercice, aucune « photo de famille » n'a eu lieu en fin de rencontre. Mais, pour la France, le fait de réunir autour d'une même table des rivaux de longue date constituait en soi une « victoire ».

Le « monde ne va pas être changé » en un jour avec l'UPM, a tempéré le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, reflétant les doutes d'une partie des Européens sur le projet.

La déclaration finale du sommet, notamment le passage sur le processus de paix au Proche-Orient, a fait l'objet jusqu'au bout de tractations laborieuses. C'est précisément à cause de ce type de divergences que le « processus de Barcelone », lancé en 1995 entre les Européens et le sud de la Méditerranée, s'est enlisé.  

Les initiateurs de l'UPM insistent aussi sur la volonté d'une parité Nord-Sud, symbolisée par deux coprésidents issus de chacune des deux rives. Le secrétariat général devrait revenir à une ville du sud. Mais la question est à l'origine de vives rivalités et sera remise à plus tard. Le financement des projets restera lui aussi à définir une fois passée la grand messe de lancement.