par RFI
Article publié le 16/07/2008 Dernière mise à jour le 16/07/2008 à 11:14 TU
Le raid colombien du 1er mars qui a coûté la vie au chef des FARC Raul Reyes alors qu'il se trouvait en territoire équatorien continue à empoisonner les relations entre la Colombie et les pays voisins. Cette fois-ci, c'est le Nicaragua qui est dans le collimateur de Bogota : le président Daniel Ortega a en effet octroyé l'asile politique à trois jeunes femmes, rescapées du raid du 1er mars, que l'Equateur a laissé partir vers Managua.
Le président nicaraguayen Daniel Ortega (g) et le président vénézuélien Hugo Chavez (d), lors d’une cérémonie à Eloy Alfaro, le 15 juillet 2008.
(Photo : Reuters)
« Le commandant Daniel », comme l'appellent les FARC dans leur lettre, a de quoi séduire la guérilla colombienne à plus d'un titre.
L'ancien chef de la rébellion sandiniste, que le peuple du Nicaragua a réélu à la tête de ce petit Etat d'Amérique centrale, ne manque pas de faire usage, encore aujourd'hui, de cette rhétorique révolutionnaire avec laquelle les FARC justifient la lutte armée.
En outre, après le raid qui fut fatal à l'un de leurs chefs, Raul Reyes, Daniel Ortega a suspendu brièvement ses relations diplomatiques avec la Colombie et il continue d'invectiver Alvaro Uribe, seul responsable à ses yeux, avec l'impérialisme nord-américain, de ce foyer d'instabilité régionale.
Autre geste qui lui a valu la reconnaissance des FARC : Daniel Ortega a offert l'asile politique, au nom de la solidarité révolutionnaire, à deux rescapées colombiennes du raid du 1er mars, ce qui a provoqué la fureur de Bogota.
Dernière raison de cette mise en selle par la guérilla du président nicaraguayen : celui qui passait jusque-là pour la référence, l'interlocuteur naturel des rebelles marxistes colombiens, le Vénézuélien Hugo Chavez, a pris récemment ses distances avec eux : il a jugé leur combat anachronique et il a entrepris de se réconcilier avec le président colombien.