par RFI
Article publié le 22/07/2008 Dernière mise à jour le 23/07/2008 à 01:29 TU
A New Delhi, la population s’est amassée aux abords du Parlement pour connaître le résultat du vote concernant l’accord de coopération entre l’Inde et les Etats-Unis sur le nucléaire civil.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash
Après une journée pleine de suspense, le gouvernement indien a finalement remporté le vote de motion de censure au Parlement fédéral, ce mardi, évitant ainsi la tenue d’élections anticipées.
Grâce aux nouvelles alliances forgées avec des partis régionaux après le départ des communistes, il y a quinze jours, la coalition gouvernementale menée par le Parti du congrès a en effet remporté 275 voix contre 256 pour l’opposition.
Vu l’importance de ce vote, la session parlementaire a cependant été particulièrement mouvementée, pour ne pas dire chaotique. Les départs ont, d’ailleurs, été interrompus dans l’après-midi après que des membres de l’opposition ont brandi dans l’hémicycle des liasses de billets de banque, accusant le gouvernement d’avoir tenté d’acheter les voix de plusieurs parlementaires.
En l’absence de preuves, le président de la Chambre a cependant décidé de poursuivre la session. Concrètement, la victoire de la coalition signifie que le Premier ministre, Manmohan Singh, devrait pouvoir terminer son mandat qui s’achève en mai 2009 et donc mettre en œuvre l’accord de coopération sur le nucléaire civil avec les Etats-Unis, accord qui était à l’origine du vote de défiance.
L'épreuve internationale ensuite
Le Premier ministre et sa nouvelle majorité n'en oublient pas l'essentiel : la ratification par le Parlement d'un accord qui reste, en Inde, très controversé. C'est la prochaine étape institutionnelle. Elle ne devrait pas poser de problème. Encore faut-il que Manmohan Singh puisse capitaliser sur ce vote de confiance, salué comme une victoire politique par son parti, le Parti du congrès.
Mais pour les Indiens, le marathon du nucléaire ne s'arrête pas là. Au début du mois d'août, ils vont devoir convaincre le conseil des gouverneurs de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, de l'exception indienne : la puissance non signataire du Traité de non prolifération nucléaire a bien l'intention de mettre sous tutelle ses 14 réacteurs civils.
Ensuite, New Delhi devra attendre le feu vert du groupe des 45 puissances fournisseurs de technologies nucléaires. Le dernier mot, c'est le Congrès américain qui l'aura en 2008, plutôt en 2009, à travers un vote formel pour rendre possible cette coopération avec l'Inde.