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Libye / Suisse

Représailles après l'arrestation du fils de Kadhafi

Article publié le 24/07/2008 Dernière mise à jour le 24/07/2008 à 05:28 TU

Suppression de liaisons aériennes, menaces de boycott des banques, ou encore arrestation de citoyens suisses en Libye : exigeant des excuses des autorités suisses après l'arrestation pour violences d'Hannibal Kadhafi, Tripoli multiplie les mesures de rétorsion. Le fils du Colonel Kadhafi, âgé de 32 ans, a déjà été poursuivi en France pour des violences sur sa compagne en 2005 ; il a aussi été interpellé à Paris en 2004 pour avoir roulé à 140km/h au volant de sa Porsche, sur les Champs-Elysées.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

Le portrait d'Hannibal Kadhafi, brandi par ses soutiens ce mercredi, à l'extérieur de l'ambassade suisse de Tripoli.(Photo : AFP)

Le portrait d'Hannibal Kadhafi, brandi par ses soutiens ce mercredi, à l'extérieur de l'ambassade suisse de Tripoli.
(Photo : AFP)

La Libye fait payer à la Suisse son audace d’avoir arrêté le fils Khadafi et son épouse, le 15 juillet. Le couple a passé deux nuits en cellule pour avoir molesté deux membres de son personnel dans un palace de la ville. Le versement d’une caution de quelque 300 000 euros leur a permis de retrouver la liberté.

A peine étaient-ils dehors que deux touristes suisses étaient placés en garde à vue à Tripoli, sur des motifs futiles. Et ce n’était que le début d’une longue liste de représailles. Les bureaux des deux grandes multinationales Nestlé et ABB ont été placés sous scellés, et leurs directeurs arrêtés. Deux liaisons aériennes sur trois ont été supprimées, et des menaces de boycott des banques et de retraits des fonds libyens en Suisse proférées. Une suspension des livraisons de pétrole est aussi envisagée : or la Suisse achète 50% de ses besoins de brut à Tripoli. Les diplomates libyens en poste à Berne ont été rappelés en consultation. Des manifestations populaires ont été organisées devant l’ambassade de Suisse.

Le gouvernement suisse cherche donc à calmer le jeu. Il a dépêché mercredi à Tripoli une mission diplomatique, chargée d’expliquer le principe de la séparation des pouvoirs politique et judiciaire aux autorités libyennes.