par RFI
Article publié le 25/07/2008 Dernière mise à jour le 24/07/2008 à 23:05 TU
La Serbie a décidé de renvoyer ses ambassadeurs dans les pays de l'Union européenne qui avaient reconnu l'indépendance du Kosovo. Le précédent gouvernement de Belgrade avait rappelé ses ambassadeurs en signe de protestation contre une décision qu'il désapprouvait farouchement. Il s'agit d'un deuxième signe fort de bonne volonté du nouveau gouvernement serbe après l'arrestation de Radovan Karadzic.
Le retour des ambassadeurs serbes dans les pays de l'UE est motivé par la volonté de Belgrade « d'obtenir le statut de candidat à l'adhésion à l'UE d'ici la fin de l'année », a déclaré le ministre serbe de l'Environnement, Oliver Dulic.
(Photo : AFP)
Autant la capture de Karadzic constitue un geste éminemment politique, autant le retour des ambassadeurs a plutôt des aspects pragmatiques, pour ne pas dire techniques.
En effet, une fois la décision politique de rapprochement avec l’Union européenne prise par la nouvelle équipe gouvernementale serbe, il lui faut tout simplement avoir des représentants et des contacts directs sur place. Ce caractère bien prosaïque du rétablissement des ambassadeurs à leurs postes est souligné par les déclarations parallèles de Belgrade sur l’absence de changement de sa position politique sur le Kosovo.
En outre, cette initiative ne concerne que les capitales européennes. Tout pays en dehors de l’Union qui a reconnu l’indépendance du Kosovo continue à se voir privé d’ambassadeur serbe. Le but de l’opération est donc clairement de faciliter la reprise de contacts avec l’Europe.
A Belgrade, on souligne en même temps qu’il y a eu une monnaie d’échange du côté européen : Bruxelles convient de négocier avec les Serbes les conditions de déploiement de sa future mission civile au Kosovo, l’Eulex.