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Pakistan

Les partis au pouvoir veulent la destitution du président Musharraf

Article publié le 07/08/2008 Dernière mise à jour le 08/08/2008 à 00:28 TU

Le président pakistanais Pervez Musharraf, le jeudi 3 janvier 2008, à Islamabad.(Photo : Reuters)

Le président pakistanais Pervez Musharraf, le jeudi 3 janvier 2008, à Islamabad.
(Photo : Reuters)

Les leaders des deux partis au pouvoir ont décidé de lancer la procédure de destitution du président pakistanais. La décision a été annoncée après 3 jours de tractations entre les deux formations de la coalition gouvernementale. Depuis le scrutin de février dernier, le chef de l'Etat est politiquement très affaibli.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

« Nous avons de bonnes nouvelles pour la démocratie. La coalition estime qu’il est impératif d’entamer une procédure de destitution contre le général Musharraf », a annoncé jeudi Asif Zardari, le dirigeant du Parti du peuple pakistanais.

Nawaz Sharif, à la tête de la deuxième force politique du pays, s’est réjoui de cette décision. L’ancien Premier ministre, qui avait été renversé du pouvoir par le coup d’Etat de Pervez Musharraf en 1999, a toujours exigé le départ du président.

Mais Asif Zardari était de son côté beaucoup plus hésitant. Il semble que les deux grands partis politiques pakistanais ont réussi jeudi à surmonter leur différend sur une question qui les a pourtant divisés pendant six mois.

La procédure légale devrait prendre du temps. Officiellement, le président Pervez Musharraf peut dissoudre l’Assemblée, mais rien ne dit qu’il choisira cette option, d’autant qu’il a considérablement perdu de son pouvoir ces derniers mois.

Fin 2007, sa décision d’imposer l’état d’urgence et de limoger les magistrats chargés de déterminer si son élection à la tête de l’Etat était légitime, l’avait rendu très impopulaire. Et lors des législatives de février dernier, son parti a subi une écrasante défaite.

Mais l’ancien général Musharraf pourrait toujours bénéficier du soutien de l‘armée, une force omniprésente au Pakistan.

Reste maintenant à savoir quelle sera la réaction du chef de l’Etat.

Olivier Guillard

Spécialiste du Pakistan à l'Institut des Relations internationales et stratégiques

« Le président Musharraf a dit : 'si l’on veut me mettre dehors, je m’accrocherai dans la mesure de mes prérogatives constitutionnelles et juridiques à mes fonctions et jusque dos au mur, je me battrai pour conserver ce mandat' ».

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08/08/2008 par Nicolas Vescovacci