par Myriam Berber
Article publié le 08/08/2008 Dernière mise à jour le 08/08/2008 à 19:38 TU
Le 787 Dreamliner qui se décline en trois versions, un moyen-courrier et deux long-courriers, est le premier nouveau modèle de Boeing depuis 13 ans.
(Photo : AFP)
United Airlines (UAL) pourrait annuler une commande de 2,2 milliards de dollars (soit 1,4 milliard d’euros) passée auprès d’Airbus. UAL Corp, la maison mère d’United Airlines, l’un des plus gros clients d’Airbus, a prévenu, jeudi 7 août 2008, qu’elle pourrait annuler une commande portant sur la livraison de 42 Airbus A319 et A320. L’avionneur européen a déjà enregistré 43 annulations depuis le début de l’année.
Son rival américain affronte, lui aussi, les mêmes difficultés. Boeing a enregistré, jeudi, sa première annulation de commande de Azerbaijan Airlines pour son nouvel appareil 787 Dreamliner. Deux autres clients de Boeing, Southwest Airlines et AirTran Holding, ont également reporté des commandes. Raison invoquée :le retard pris par le programme du 787 Dreamliner. Le prestigieux avion de Boeing a déjà été retardé à trois reprises en raison de problèmes dans l’avancement de l’assemblage et de difficultés avec les fournisseurs.
Le kérosène représente plus de 40% des dépenses
Mais c’est surtout le contexte économique marqué par la flambée des prix du brut qui pèse sur le carnet de commandes des constructeurs. Certains analystes estiment que les deux avionneurs risquent de perdre un quart, voire plus, de leurs commandes. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les perspectives n’ont jamais été aussi sombres pour le secteur aérien. La flambée des cours du brut, et avec elle, celle du kérosène, menacent la survie de plusieurs compagnies aériennes. En un an, le prix du pétrole a plus que doublé. Le kérosène représente désormais plus de 40% des dépenses des compagnies aériennes contre 30% en 2007.
Les compagnies aériennes ont multiplié les mesures pour limiter les dégâts : hausse des tarifs, facturation des services qui étaient jusqu’ici gratuits, restructurations, réduction des vols et de leurs flottes d’avions. Mais devant le maintien des cours du pétrole à des niveaux historiques, ces solutions pourraient être insuffisantes. Selon l’IATA, l’Association internationale du transport aérien qui regroupe la quasi-totalité des compagnies, « le carburant coûte en moyenne 139 dollars sur un billet facturé à 191 dollars, ce qui ne laisse que 52 dollars pour payer les coûts fixes, excluant de fait toute possibilité de bénéfices ».
Ryanair discute avec Airbus et Boeing
Aux Etats-Unis, les grandes compagnies accumulent les pertes, de 7 à 13 milliards de dollars cette année. Northwest a payé 350 millions de plus en kérosène au deuxième trimestre 2008, US Airways 400 millions, Continental 666 millions, United 773 millions et Delta 1 milliard. Cette conjoncture a déjà provoqué la faillite de plusieurs entreprises. Depuis décembre 2007, huit petites compagnies aériennes ont déjà cessé leur activité outre-Atlantique.
Avec ces annulations de commandes, les négociations sur les tarifs pourraient s’intensifier et certaines petites compagnies pourraient tirer parti de ce contexte pour obtenir des remises auprès des constructeurs. C’est notamment le cas de la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair. Son patron Michael O’Leary a indiqué, dans une interview à un quotidien allemand, qu’il menait des discussions avec les avionneurs Airbus et Boeing pour acquérir jusqu’à 400 nouveaux avions.
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