Géorgie/Russie

Combats et médiations

par  RFI (avec AFP et Reuters)

Article publié le 08/08/2008 Dernière mise à jour le 08/08/2008 à 22:02 TU

L'Ossétie du Sud s'est autoproclamée République indépendante en 1992.
(Carte : RFI)

Les médiations se multiplient pour tenter de calmer l’escalade militaire entre Moscou et Tbilissi à propos de l’Ossétie du Sud. Les Géorgiens indiquent avoir repris ce territoire séparatiste mais les militaires russe indiquent qu’ils vont rester en Ossétie. Tbilissi en appelle à l’Union européenne et aux Etats-Unis. L’OSCE envoie une mission sur place.

Des combats ont eu lieu avec des séparatistes d'Ossétie du Sud, dans la ville de Gori, le 8 août. Un blessé géorgien est évacué.
(Photo: AFP)

Après une nouvelle journée de combats au cours desquels la Géorgie a repris militairement le contrôle de la région séparatiste d’Ossétie du Sud, les Etats-Unis ont donné leur point de vue sur cette crise. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a appelé la Russie à « respecter l'intégrité territoriale de la Géorgie et à retirer ses troupes de combat du sol géorgien », dans un communiqué publié par le département d'Etat.

 « Les Etats-Unis coopèrent activement avec leurs partenaires européens pour lancer une médiation internationale », a indiqué la chef de la diplomatie américaine. « Nous avons un besoin urgent du soutien de la Russie à ces efforts ».

« Nous soulignons le soutien de la communauté internationale à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie à  l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues, comme le stipulent plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, y compris la résolution 1808 d'avril 2008 », a ajouté Mme Rice.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères a exhorté les Etats-Unis à faire pression sur la Géorgie pour qu’elle mette fin à « l’agression » contre l’Ossétie du Sud. Dans un communiqué publié vendredi sur son site internet, le ministère russe indique que Sergueï Lavrov a parlé à trois reprises à Condoleezza Rice à l'initiative de la secrétaire d'Etat américaine.

« Il faut souligner qu'il est désormais urgent d'obtenir (des Américains) qu'ils mettent un coup d'arrêt aux agissements illicites de la partie géorgienne, que Tbilissi retire ses troupes de la zone en conflit et qu'on revienne à la mise en œuvre des accords antérieurs », a déclaré Lavrov à son homologue américaine.

 Le chef de la diplomatie russe a transmis un message similaire à son homologue allemand, Franck-Walter Steinmeier, ainsi qu'au porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, a ajouté le ministère.

Des villageois quittent leurs habitations près de la ville de Tskhinvali, le 8 août 2008.
(photo: Reuters)

Les Etats-Unis et l'Union européenne vont tenter une mission conjointe de médiation pour essayer d'obtenir un cessez-le-feu, a-t-on appris de source diplomatique.

Un porte-parole du département d'Etat, Gonzalo Gallegos, a annoncé l'envoi d'un émissaire dans la région, indiquant qu'il se joindrait à un groupe de médiateurs « alliés ». Il s’agit d’une mission conjointe avec la France, en sa qualité de présidente de l'Union européenne.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a pour mandat de favoriser des négociations entre des parties en conflit, a dépêché son envoyé spécial Heikki Talvitie en Géorgie pour tenter de ramener le calme dans le secteur.

La Lituanie a envoyé sur place son ministre des Affaires étrangères Petras Vaitekunas pour examiner la situation et en « informer ses partenaires de l'Union européenne ».

Vendredi, les Géorgiens ont donc repris le contrôle de Tskhinvali. Dans une déclaration télévisée, en fin de journée, Mikheïl Saakachvili, le président, a déploré la mort de 30 Géorgiens. « Si nous n’arrêtons pas la Russie, les chars russes entreront un jour dans n’importe quelle autre ville européenne », a encore déclaré le président géorgien.