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Paraguay

L’ascension de « l’évêque rouge » à la présidence

Article publié le 15/08/2008 Dernière mise à jour le 15/08/2008 à 10:27 TU

L'élection de Fernando Lugo à la tête de l'Etat met fin à 61 ans de règne sans partage du parti conservateur Colorado.(Photo : Reuters)

L'élection de Fernando Lugo à la tête de l'Etat met fin à 61 ans de règne sans partage du parti conservateur Colorado.
(Photo : Reuters)

Le président élu, l’ex-évêque Fernando Lugo prêtera serment aujourd’hui à Asunción, la capitale du Paraguay, pour un mandat de 5 ans. Avant la cérémonie officielle, quelque 5 000 personnes se sont rassemblées au stade du Conseil national des sports pour acclamer leur champion. Exercice réussi pour le président qui a annoncé qu’il renonçait à son salaire de 4 000 dollars US. « Je n’aurai pas besoin de cet argent qui appartient aux plus humbles », a-t-il déclaré sous les ovations de ses partisans.   

Avec notre correspondante dans la régionAnnie Gasnier

En prêtant serment aujourd’hui à Asunción, Fernando Lugo recevra une nouvelle écharpe. Celles qu’il a portées durant ces années au service de l’Eglise catholique seront remplacées par un large ruban aux couleurs bleu-blanc-rouge du drapeau paraguayen.

L’ancien évêque a bénéficié récemment d’une inédite dispense pontificale et il aborde sa nouvelle charge en promettant de respecter deux valeurs : « l’intérêt commun et le patriotisme ».

L’ascension de Fernando Lugo a été fulgurante dans une vie politique dominée depuis 61 ans par le parti Colorado. La pauvreté côtoyée dans son diocèse était devenue pour lui une réalité obscène. Allié à des partis de gauche, ce quinquagénaire à la voix chaude a su gagner en quelques mois la confiance d’une majorité de Paraguayens en dépit du surnom que lui avaient donné ses adversaires « L’évêque rouge ».

A la veille de son investiture, il a rappelé ses priorités : « s’occuper des pauvres qui représentent 35% de la nation et réaliser une réforme agraire dans un pays où 77% des terres appartiennent à 1% des agriculteurs ».