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Conclusion

par Laurent Correau

Article publié le 18/08/2008 Dernière mise à jour le 19/08/2008 à 10:17 TU

Cela fait quasiment quarante ans que vous êtes sur la scène publique tchadienne, tour à tour combattant rebelle, chef de guerre, homme d’Etat : avez-vous des regrets sur la façon dont certains épisodes que nous avons évoqués se sont déroulés, sur certains choix que vous avez posés, sur certaines trahisons que vous avez connues ?

Je regrette d’être en exil, d’avoir été longtemps en exil, loin de mon pays… à cause de nos contradictions, à cause des traîtrises, à cause du manque d’entente entre nous.

C’est cet exil qui vous pèse après toutes ces années ?

Oui, bien sûr. Je vis aujourd’hui en exil, mes enfants sont nés et ont grandi en exil et malgré cela on voit à travers la presse, la radio que notre pays vit dans une situation pire que celle que nous vivons à l’étranger. Donc il faut chercher une solution.

Que répondez-vous à ceux qui vous ont présenté comme un « pro-libyen » ou même comme une « marionnette de la Libye » ? Quelle a été selon vous la nature de vos relations avec les autorités libyennes ?

Ceux qui ne me connaissent pas, peuvent dire n’importe quoi, puisqu’ils veulent me salir. Ils peuvent dire n’importe quoi, moi je n’ai jamais été un pro libyen. Quand on pose le problème entre la Libye et moi, vous savez très bien que la Libye c’est un pays voisin direct, moi je suis originaire du Tibesti, les toubous avec les libyens, avec la Libye, ils ont une histoire très longue, c’est ainsi que nous avons tissé des alliances, des amitiés avec la Libye pour le bien de notre organisation puisque c’est elle qui nous aide, en dehors de ça, il n’y a pas de féodalisation quelconque à l’égard de la Libye. Je ne suis qu’un nationaliste qui lutte pour une cause bien déterminée, je lutte pour le bien de mon pays, pour le bien de mon peuple sinon je n’ai jamais été une marionnette libyenne.

Pour finir cet entretien, je vous propose de revenir au point de départ de cette longue histoire, d’en revenir au Tibesti. Comment la situation a-t-elle évolué dans le Tibesti pendant toutes ces années ? Est-ce que les conditions de vie des populations ont changé ?

Le Tibesti de l’époque Tombalbaye où il y avait malgré tout un Etat, une administration, a cédé la place à l’inexistence de toute forme administrative. Presque tous ses habitants sont en Libye. Au Tibesti on ne rencontre plus que la désolation. Depuis plus de huit ans, les écoles n’ont pas été ouvertes.

Goukouni Weddeye rédige ses mémoires.( Photo : Laurent Correau )

Goukouni Weddeye rédige ses mémoires.
( Photo : Laurent Correau )

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