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France / Algérie

Rebondissement dans l'affaire Mecili

Article publié le 16/08/2008 Dernière mise à jour le 16/08/2008 à 23:15 TU

Photo extraite d'un document présenté le 08 avril 1987 au journal de 13 heures de TF1, d'Ali Mécili, avocat français d'origine algérienne, tué le 07 avril 1987 dans le hall de son immeuble, 74 bd Saint-Michel à Paris.(Photo : AFP)

Photo extraite d'un document présenté le 08 avril 1987 au journal de 13 heures de TF1, d'Ali Mécili, avocat français d'origine algérienne, tué le 07 avril 1987 dans le hall de son immeuble, 74 bd Saint-Michel à Paris.
(Photo : AFP)

Le commanditaire présumé de l'assassinat de l'avocat Ali Mecili, opposant algérien abattu en plein Paris en avril 1987, vient d'être arrêté en France. Il s'agit de  Mohamed Ziane Hassani, un capitaine de la sécurité militaire algérienne, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il a été interpellé jeudi à l'aéroport de Marseille à l'arrivée d'un vol en provenance d'Alger, puis déféré vendredi devant la justice à Paris avant d'être inculpé pour «complicité d'assassinat» et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Il s’agit d’un spectaculaire rebondissement dans cette affaire.

Le 7 avril 1987, l'avocat Ali Mecili est assassiné à Paris dans le hall de son immeuble du boulevard Saint-Michel. Trois balles sont tirées presque à bout portant. Cet assassinat du porte-parole de l'opposition algérienne sonne comme un avertissement pour Hocine Ait Ahmed et Ben Bella, deux figures de la révolution algérienne dont il était proche.

Deux mois plus tard, la police judiciaire arrête un proxénète parisien d'origine algérienne, Abelmalek Amelhou. Ce petit truand détient un ordre de mission signé du capitaine Hassani, un officier de la sécurité militaire algérienne.

Mais sur ordre de Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, Amelhou est expulsé vers l'Algérie. Entre Paris et Alger, l'affaire s'enlise jusqu'en 2003.

C'est le témoignage d'un ancien colonel des services algériens réfugié en Allemagne qui relance l'instruction du juge français en charge du dossier.

Un témoignage édifiant qui permet d'établir que le capitaine Hassani a assuré le suivi de l'exécution d'Ali Mecili.

En décembre dernier, un double mandat d'arrêt est lancé par le juge Thouvenot. Mais le parquet français tente de bloquer ces mandats. Avec l'arrestation du présumé commanditaire, l'affaire connaît donc aujourd'hui un nouveau rebondissement. Va-t-on pour autant vers le dénouement de cette affaire étouffée pour raison d'Etat ? Rien n'est moins sûr.

Raison d'Etat

Si Alger n'a jamais publiquement évoqué l'affaire, un véritable bras de fer s'est engagé en France entre le parquet de Paris et l'instruction. Mis en examen vendredi dans la capitale française, Mohamed Ziane Hassani vient d'être libéré et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter la région parisienne.

Comme en décembre dernier, le parquet de Paris a requis un non-lieu sur le mandat d'arrêt qui visait le fonctionnaire algérien.

Il y a 15 ans, l'instruction avait abouti à un non lieu, déjà requis à l'époque par le parquet. Les parties civiles avaient fait appel et la chambre d'instruction avait décidé de reprendre l'enquête.

Le parquet n'a pas, jusqu'ici, invoqué la raison d'Etat pour justifier ses réquisitions de non lieu. Il faudra attendre la première audition, fin août, du commanditaire présumé du meurtre d'Ali Mecili, pour parler d'un possible procès.

Hocine Ait Ahmed

Un des chefs historiques de l'indépendance algérienne, auteur d'un livre sur l'affaire Mecili

« Je suis très très très heureux d'apprendre qu'enfin on met fin, d'une certaine manière, à l'impunité. »

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16/08/2008 par Catherine Ninin