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Turquie

Ankara souhaite se faire le porte-voix de l’Afrique

Article publié le 19/08/2008 Dernière mise à jour le 19/08/2008 à 05:39 TU

Les représentants de 50 pays africains se donnent rendez-vous ce mardi à Istanbul pour un sommet sur la coopération entre l'Afrique et la Turquie. Le président turc Abdullah Gül souhaite développer les liens économiques du pays avec l’Afrique et obtenir son soutien pour un siège au Conseil de sécurité de l’Onu. Le sommet, qui doit durer deux jours, est marqué par la participation controversée d’Omar el-Béchir. Le président soudanais effectue son premier voyage à l'étranger depuis qu'un procureur de la Cour pénale internationale a demandé aux juges d'émettre contre lui un mandat d'arrêt pour génocide au Darfour.

Le Premier ministre rwandais, Bernard Makuza (à gauche), a été reçu par le président turc, Abdullah Gül (à droite), dans le cadre du premier sommet de coopération Turquie-Afrique, qui débute le 19 août à Istanbul.(Photo : Reuters)

Le Premier ministre rwandais, Bernard Makuza (à gauche), a été reçu par le président turc, Abdullah Gül (à droite), dans le cadre du premier sommet de coopération Turquie-Afrique, qui débute le 19 août à Istanbul.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Neuf heures durant hier, le président turc Abdullah Gül a reçu les représentants des gouvernements d’une vingtaine de pays africains, sur les cinquante qui viendront sceller une amitié et une coopération nouvelle.

Ankara ne compte qu’une douzaine d’ambassades sur le continent africain. En Turquie, les observateurs ignorent cette offensive diplomatique et mettent le doigt sur les affaires embarrassantes qui entourent certains des invités.

Tel le chef de l’Etat soudanais Omar el-Béchir sous mandat d’arrêt pour génocide au Darfour. Il ne pourra cependant pas être arrêté en Turquie, car Ankara ne reconnaît pas le Tribunal pénal international. Autres personnes visées, entre autres : le vice-président kenyan, ainsi que le représentant de la junte mauritanienne.

Mais tous ces « nouveaux amis », chez qui les Turcs ouvriront une quinzaine de nouvelles ambassades, ne devraient pas manquer de soutenir la candidature  d’Ankara pour un siège de membre provisoire du Conseil de sécurité des Nations unies, dont l’élection se joue en octobre.

« Alors, a promis le chef de la diplomatie turque Ali Babacan, Ankara ne manquera pas de se faire le porte-voix de l’Afrique. » Un enjeu qui vaut bien quarante-huit heures de festivités dans le décor somptueux du Bosphore.