Article publié le 24/08/2008 Dernière mise à jour le 24/08/2008 à 08:08 TU
Le 23 août, un kamikaze a fait sauter sa voiture, chargée d’explosifs, contre un commissariat de la vallée de Swat, une région située à 150 kilomètres de la capitale, et où se déroulent depuis plusieurs semaines des opérations militaires. Plusieurs policiers ont été tués.
Cette attaque survient deux jours après un violent attentat, qui a coûté la vie à près de 70 personnes, dans la plus grosse usine d’armement du pays. L’armée annonce de son côté qu’ « elle a fait de nombreuses victimes chez des militants de Swat ».
Une population terrifiée et sans espoir
Mais une fois encore, le bilan militaire ne porte que sur les pertes humaines et non sur la reprise de positions. A Swat, la population se dit « terrifiée, prise en étau entre les balles des talibans et les bombes de l’armée », selon l’expression même d’une habitante de la région.
Le gouvernement, élu en février, s’était insurgé contre la politique guerrière de l’ancien président Pervez Musharraf et avait opté pour des négociations avec les militants.
Les autorités pakistanaises avaient même signé un accord avec les talibans de la vallée de Swat, au mois de mai dernier, mais la paix aura été de courte durée et la population civile dit avoir perdu espoir.
Election présidentielle au Pakistan |
Le message des extrêmistes survient quelques jours avant l'élection présidentielle du 6 septembre. Le Parti du peuple pakistanais (PPP) a annoncé le 23 août que son candidat serait Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, qui avait été assassinée en décembre.
Cette annonce officielle risque de déplaire à Nawaz Sharif, le dirigeant de la deuxième force politique du pays. Les deux grands partis avaient réussi tant bien que mal à s’entendre au sein d’une même coalition au pouvoir, mais le ciment de cette union reposait surtout sur ennemi commun : le président Pervez Musharraf.
Depuis que le chef de l’état à démissionné lundi dernier, les anciennes rivalités semblent ressurgir et la coalition est de plus en plus fragile. Le principal point de discorde porte sur la restauration des juges qui ont été limogés par le précédent chef de l’état.
Alors que Nawaz Sharif exige la réhabilitation des magistrats, Asif Zardari à la tête du parti du peuple pakistanais est beaucoup plus réticent.
Nawaz Sharif menace de quitter le gouvernement très rapidement si un accord n’est pas trouvé. En réponse Asif Zardari s’est officiellement déclaré candidat à la présidentielle.
Le candidat du peuple pakistanais a une chance de l’emporter, s’il arrive à s’adjoindre, en plus de l’appui de sa formation politique, le soutien des petits partis. |