Article publié le 25/08/2008 Dernière mise à jour le 25/08/2008 à 10:11 TU
Le procureur allemand Ulrich Maass a rendu hommage aux victimes du massacre de Maillé, le 15 juillet 2008.
(Photo : AFP)
Avec notre envoyée spéciale à Maillé, Charlotte Alix
Après Oradour sur Glane, la tuerie de Maillé est la plus importante jamais perpétrée pendant l'Occupation allemande. En ce 25 août 1944, alors que les Parisiens célèbraient dans la liesse la libération de la capitale française, 37 hommes, 39 femmes et 48 enfants étaient massacrés.
Dès lors, pour les 660 habitants de ce petit village, la venue du président de la République signe enfin la reconnaissance nationale tant attendue. Il y a seulement quelques semaines, peu de personnes connaissait l'histoire de Maillé.
Un procureur allemand enquête
La visite, en juillet dernier, d'Ulrich Maass, un magistrat allemand chargé d'enquêter sur cette tuerie, va sortir le village de l'oubli. Pourquoi ? Et par qui ces 124 habitants ont-ils été tués ? C'est la question qui intéresse ce procureur, qui conduit une enquête depuis déjà quatre ans, et qui avait demandé la possibilité de conduire une commission rogatoire internationale.
Au contraire de la France, l'Allemagne ne connaît pas de prescription pour les crimes de guerre. Les coupables, s'ils étaient retrouvés, pourraient donc être jugés.
Mais pour l'heure, cela reste une hypothèse. Rien n'a encore été élucidé, aucun document écrit n'a été retrouvé.
Serge Martin était enfant à l'époque de la tuerie. Rescapé, il a perdu alors une partie de sa famille. Il est aujourd'hui le président de l'association pour le souvenir de Maillé.
Enfant à l'époque des faits et rescapé du massacre
« Ils ont tué tout ce qui bougeait, les personnes, les animaux, et ils ont incendié derrière. »
La visite de Nicolas Sarkozy est importante au plan national, ainsi qu'au niveau européen et plus particulièrement franco-allemand. Elle consacre le partenariat engagé avec l'Allemagne pour faire la lumière sur cette affaire, estime le maire de Maillé, Bernard Eliaume.
Maire de Maillé
« La venue de Nicolas Sarkozy représente plusieurs choses [dont] la reconnaissance du drame nationale de Maillé »