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France/Afghanistan

Séance d'explications

par  RFI

Article publié le 26/08/2008 Dernière mise à jour le 27/08/2008 à 02:08 TU

Une semaine après l’attaque qui a coûté la vie à 10 soldats français en Afghanistan, Hervé Morin, ministre de la Défense et Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, ont été auditionnés par des parlementaires. Les 2 ministres ont défendu la participation de la France à cette opération internationale.
Sur la route de Saroubi, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul, une embuscade tendue par une centaine de talibans a coûté la vie à 10 soldats français.(Photo: DR)

Sur la route de Saroubi, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul, une embuscade tendue par une centaine de talibans a coûté la vie à 10 soldats français.
(Photo: DR)


Cette audition de Bernard Kouchner et de Hervé Morin s’est déroulée devant les commissions des affaires étrangères et de la défense de l’Assemblée nationale. L’une des principales questions abordées durant ces deux heures de discussion avec les députés a été de savoir si la France participe en Afghanistan à une guerre qui ne dit pas son nom.

Le débat est ouvert

« Les députés ont fait part de leur volonté d'avoir un vrai débat le 22 septembre prochain pour que chacun puisse s'exprimer en conscience lors du vote sur la prolongation de l'intervention militaire française. »

écouter 01 min 04 sec

27/08/2008 par Valérie Gas

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères.(Photo : Reuters)

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères.
(Photo : Reuters)


Les deux ministres n’y ont pas répondu tout à fait de la même manière. Hervé Morin a contesté en bloc le mot de « guerre ». Bernard Kouchner a, lui, parlé « d’une mission de paix ». Mais le ministre français des Affaires étrangères l’a tout de même concédé : les affrontements qui ont lieu sur le terrain sont « la même chose que la guerre ».

Mais tant Bernard Kouchner que Hervé Morin ont justifié l’intervention en insistant sur le fait que la France participe, en Afghanistan, à une mission sous mandat de l’ONU ; elle y est par ailleurs avec d’autres nations occidentales, notamment vingt-cinq pays de l’Union européenne.

Pas d’impérialisme donc et surtout pas de guerre contre le peuple afghan que la force internationale est censée protéger.

Encore une fois, le message délivré par Nicolas Sarkozy a été asséné par ses ministres devant les députés : en Afghanistan, c’est un combat pour les valeurs de la démocratie et de la liberté qui se joue, au service d’une population soumise auparavant au contrôle des talibans.

Hervé Morin et Bernard Kouchner avaient d’ailleurs révisé leurs chiffres, notamment celui du nombre de petites filles afghanes qui vont aujourd’hui à l’école, pour démontrer que cette intervention militaire a eu des effets bénéfiques.

La question des déficiences sur le terrain 

Hervé Morin, ministre de la Défense.(Source: ECPA)

Hervé Morin, ministre de la Défense.
(Source: ECPA)

Sur ce point, les députés présents ont fait part de leurs interrogations. L’embuscade, où ont péri dix soldats français, a posé  la question de l’équipement et du renseignement. Hervé Morin a expliqué « qu’aucune erreur de commandement n’avait eu lieu mais qu’il allait faire des propositions au président de la République pour tirer les enseignements de cette mission et qu’il envisageait notamment de renvoyer sur place les forces spéciales » ; forces spéciales qui avaient été retirées en 2007. Mais surtout, le ministre de la Défense a insisté sur le fait que le risque zéro n’existait pas. Quant à Bernard Kouchner, il a enfoncé le clou en reconnaissant que d’autres pertes auraient certainement lieu.

Hervé Morin

Ministre de la Défense

« Je crois qu'il faut intégrer l'idée que des opérations militaires, ça ne peut pas être le risque zéro. C'est terrible à dire mais c'est comme ça. »

écouter 00 min 57 sec

27/08/2008 par Valérie Gas