Article publié le 03/09/2008 Dernière mise à jour le 03/09/2008 à 10:56 TU
Le Derrick P-51 du géant pétrolier Petrobras à Angra Dos Reis, à l'ouest de Rio de Janeiro
(Photo : Reuters)
L'extraction de pétrole en eaux profondes est déjà un défi en soi. Mais aller jusqu'à 7 km de profondeur et traverser jusqu'à 1 km de couche de sel, pour y parvenir, cela tient du pari.
Ce pari, Petrobras, la compagnie pétrolière nationale du Brésil, est prête à le relever car les premiers essais effectués sont payants. Et le potentiel s'annonce immense.
Le seul gisement de Tupi, dans le sud-est du Brésil, renfermerait entre 5 et 8 milliards de barils alors que les réserves actuelles du pays sont estimées à 14 milliards. Reste une inconnue de taille : Est-ce que l'extraction de ce pétrole en eaux très profondes sera rentable ?
Car il faudra investir énormément en technologie pour aller le chercher, sans doute des centaines de milliards d'euros. En tous cas, si les promesses sont tenues, le Brésil pourrait bientot rejoindre le clan des grandes puissances pétrolières mondiales, comme l'Arabie Saoudite ou l'Iran.
Le président Lula l'a compris et tente actuellement de récupérer une partie de la manne pétrolière, habituellement destinée aux régions, au profit de l'Etat pour lutter, dit-il contre la pauvreté.
Ecoutes illégales, par Martin Bernard à Sao Paolo |
Une affaire d'écoutes illégales, attribuée à l'Agence brésilienne du renseignement (Abin) a ouvert une crise majeure entre les plus hautes autorités de l'état. L’hebdomadaire Veja avait reproduit, ce week end, un dialogue entre la Cour suprême et un sénateur, enregistré par les services de renseignements brésiliens. Le président du Sénat, ainsi que plusieurs parlementaires et même le chef de Cabinet du président Luiz Inacio Lula da Silva, auraient été mis sur écoute par des agents un peu trop zélés. La révélation a provoqué la stupeur dans la capitale brésilienne et l’inquiétude et l’indignation de Lula, selon, le porte-parole de la présidence. Le chef de l’agence de renseignements, qui est aussi l'ex chef de la police fédérale, a été relevé de ses fonctions pour une durée indéterminée ainsi que l’ensemble de la direction de l'agence de renseignements. Le général Jorge Felix, ministre chef de la sécurité et du service d’espionnage, assure que l’ordre n’est pas venu d’en haut. Il doit comparaître devant un un Congrès survolté. De nombreuses personnalités dénoncent le retour d’un état policier plus de vingt ans après la fin du régime militaire au Brésil. |