Article publié le 06/09/2008 Dernière mise à jour le 06/09/2008 à 12:18 TU
Le nouveau train Pékin-Lhassa, mis en service le 1er juillet 2006. De l'oxygène est ventilé dans les wagons quand le convoi franchit les cols à plus de 5 000 mètres d'altitude.
(Photo: Mathieu Baratier/RFI)
Avec notre correspondant en Chine, Joris Zylbermann
Pour les uns, l’entreprise de colonisation continue.. Pour les autres, c’est la reprise du désenclavement et du développement d’une province arriérée. Voilà le sens que Pékin veut donner à sa rafale d’investissements au Tibet : en tout plus de deux milliards d’euros d’ici 2013.
Au programme : dix projets miniers et cinq nouvelles zones industrielles. Le projet phare vient du géant chinois de l’aluminium et du cuivre. Mercredi dernier, Chinalco a inauguré à Lhassa une filiale tibétaine pour explorer et fondre les minerais sur le toit du monde.
C'est une avancée stratégique pour la Chine avide de matières premières, surtout quand on sait que le Tibet possède les plus grandes réserves au monde de chrome et d’aluminium.
Cette stratégie est rendue possible par l’achèvement, en 2006, de la ligne de train Pékin-Lhassa. Cette ligne sera d'ailleurs étendue dans les prochaines années à d’autres parties de la province, notamment jusqu’au Népal, ce qui inquiète l’Inde.
New Delhi considère en effet que l’influence militaire de Pékin s'étend pour contrôler le Dalaï Lama et les exilés très actifs à Katmandou. De leur côté, les activistes pro-Tibet dénoncent la poursuite de la répression politique, sept mois après les manifestations de Lhassa.