Article publié le 07/09/2008 Dernière mise à jour le 07/09/2008 à 16:48 TU
L'ouragan Gustav a détruit ou endommagé plus de 100 000 bâtiments dans l'ouest de Cuba, mais n'a cependant fait aucun mort sur l'île.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à La Havane, Guillaume Decamme
Même si elle n’aboutit pas à la pacification des relations entre La Havane et Washington, la diplomatie de l’ouragan pourrait avoir au moins le mérite d’aider les milliers de cubains qui commencent à se relever du passage de Gustav, car c’est un appel à l’aide que Cuba adresse à l’ennemi capitaliste.
Dans l’ouest de l’île communiste, là où le cyclone a frappé de toute sa puissance, les matériaux de première nécessité font cruellement défauts. Mais les sociétés qui pourraient vendre à Cuba ces précieux produits se trouvent aux Etats-Unis, pays qui, il y a 46 ans, a rayé Cuba de la liste de ses partenaires commerciaux.
Washington préfère passer par des ONG
Cuba demande donc à Washington de lever l’embargo qui empêche les sociétés américaines d’ouvrir des lignes de crédit à Cuba. Pour autant, dans sa requête à la Maison Blanche, La Havane oublie une chose.
Elle ne dit pas si elle accepte ou non l’offre de l’administration Bush de lui transférer 100 000 dollars d’aide à travers une ONG, par mépris ou par dédain. Mais pour l’heure, Cuba a surtout les yeux rivés vers sa côte orientale. Le cyclone Ike pourrait gravement affecter ses habitants dans les prochaines heures.
A Haïti, les habitants tentent de fuir Ike, par Vario Serant |
« Fuir les Gonaïves le plus vite possible ». Le mot d'ordre est lancé par la protection civile locale. Déjà échaudés, la plupart des Gonaïviens ne se font pas prier. Ils partent en masse pour ne pas se laisser surprendre par l'ouragan Ike, en prévision duquel, le gouvernement haïtien a décrété l'alerte rouge. Pour faciliter les déplacements, les camions du Conseil national des équipements et de la mission onusienne sont à pied d'œuvre. Les gens du centre-ville et des localités côtières sont ainsi transportés graduellement vers une zone surélevée, moins exposée à la montée des eaux. Les malades du principal hôpital des Gonaïves ont été également conduits d'urgence dans des lieux plus sûrs en dehors de la ville. L'infrastructure routière a été durement éprouvée par la tempête Hanna. Les convois de véhicules empruntent le seul et unique itinéraire qui s'y prête : partir du cœur de la ville pour aller plus au nord. Le voyage est plus long, mais la destination-refuge la plus sûre. |