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Etats-Unis

Ike souffle sur la campagne présidentielle

Article publié le 14/09/2008 Dernière mise à jour le 14/09/2008 à 07:34 TU

Après la tempête Ike, les autorités américaines ont lancé une vaste opération de secours pour aider la centaine de milliers d'habitants qui n'ont pas suivi l'ordre d'évacuation. Les traditionnelles batailles de la campagne présidentielle ont été provisoirement suspendues. Républicains et démocrates ont manifesté leur solidarité avec les sinistrés. Le président George Bush a annoncé des mesures d'allègement des procédures d'importation du pétrole.

 

Des habitants regagnent leurs maisons le 13 septembre 2008, après que l'ouragan Ike ait frappé le Golfe du Mexique, à Galveston (Texas).(Photo : Reuters)

Des habitants regagnent leurs maisons le 13 septembre 2008, après que l'ouragan Ike ait frappé le Golfe du Mexique, à Galveston (Texas).
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Ike a temporairement balayé les querelles partisanes entre Démocrates et Républicains. Tous les politiques ont fait assaut de compassions à l’égard des victimes de l’ouragan.

De bon matin, le président George Bush a promis l’assistance fédérale aux régions sinistrées, ainsi qu’un allègement des procédures d’importation d’essence pour compenser la réduction de la production nationale dûe à la fermeture des raffineries de Houston.

John McCain a adressé ses prières, ainsi que celles de son épouse, aux populations en détresse. Sa colistière, Sarah Palin, en faisant, pour une cinquantaine de jours, ses adieux à son cher Alaska, a invité les habitants à être généreux, soulignant que c’est dans les moments difficiles que l’Amérique révèle le meilleur d’elle-même.

Barack Obama, en campagne dans le New Hampshire, a réduit ses activités et regagné Chicago. Il a téléphoné au maire de Houston et comme il l’avait fait pour Gustav, il a demandé à ses 2 millions de supporters en ligne de donner des fonds ou de se porter volontaire.

Il a aussi renoncé à participer à la populaire émission du samedi, Saturday Night Live, animée hier soir par Michael Phelps, l’homme aux huit médailles d’or. Obama a estimé qu’il serait inapproprié de faire des plaisanteries à un moment ou une partie des Etats-Unis était frappée par une catastrophe naturelle.

Le pétrole, sensible aux ouragans, par Francine Quentin

Les Etats-Unis produisent moins de 18 millions de barils d'essence par jour, alors qu'ils en consomment plus de 20 millions. Leur capacité de raffinage est donc insufffisante et ils n'ont plus que 140 raffineries en service, quand ils en comptaient encore le double au début des années 80.

Par ailleurs, ces unités de production d'essence, à partir du pétrole brut, ne sont pas récentes. La plus neuve date de 30 ans. Comble de malheur, ces raffineries se situent en grande partie sur la côte du golfe du Mexique, celle, justement, qui est vulnérable aux ouragans.

Les investisseurs prêts à se lancer dans la construction de nouvelles unités de raffinage ne se bousculent pas, car c'est une activité moins rentable que bien d'autres. D'où la crainte de manquer d'essence à chaque passage de cyclone.

En 2005, après Katrina et Rita, la Chambre des représentants avait voté un assouplissement des normes environnementales pour faciliter l'implantation de raffineries. Pour l'instant cela ne concerne qu'un seul projet, qui devrait entrer en service en 2012.

 

Ike : L'heure du bilan

L'essentiel de la journée de samedi a été consacrée à la recherche de ceux qui avaient ignoré l'ordre d'évacuation donné par le gouverneur du Texas. Les autorités avaient été très claires en disant, vendredi, à ceux qui refusaient de partir, près de 100 000 personnes, « vous restez à vos risques et périls ».

Lorsque l'œil de l'ouragan a frappé Galveston, nombreux ont été ceux qui ont appelé le 911, le service de police-secours américain, mais les conditions n'ont pas permis de les aider avant la levée du jour. Près d'un millier de riverains ont depuis été secourus.

La station balnéaire est recouverte par les eaux, et le couvre-feu reste en rigueur jusqu'à lundi, entre 8 heures du soir et 5 heures du matin. Outre la destruction de nombreux bâtiments, il y a eu aussi plusieurs incendies.

Houston a également été endommagée, même si c'est moins gravement. Le centre-ville a été fermé, afin de nettoyer les rues jonchées de branches d'arbres abattus et de panneaux de signalisation. Il y a aussi une multitude d'éclats de verre, très tranchants, provenant des vitres des gratte-ciel qui ont été soufflées.

Plusieurs millions de résidents restent privés d'électricité. Mais en dépit de tout cela, le gouverneur Rick Perry a estimé que « ça aurait pu être pire », alors qu'Ike, redevenu tempête tropicale, se dirige maintenant vers le nord-est du pays.