par RFI
Article publié le 18/09/2008 Dernière mise à jour le 18/09/2008 à 13:56 TU
Le président soudanais Omar el-Béchir, lors d'une conférence de presse à Khartoum, le 16 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
Selon une source digne de foi, d’intenses consultations se déroulent actuellement avant l’assemblée générale des Nations unies, pour parvenir à un gel des poursuites engagées par la Cour pénale internationale.
Les statuts de la Cour permettent en effet de bloquer la procédure pendant un an, si le Conseil de sécurité des Nations unies le demande. Un pays, la Grande-Bretagne, et deux organisations régionales, l’Union africaine et la Ligue arabe sont actuellement à la manœuvre.
Selon la même source, Mark Malloch Brown, le « Monsieur Afrique » du Foreign Office, a multiplié les contacts avec ses partenaires européens, notamment français, pour parvenir à un compromis.
Si officiellement, la France, par la voix du Quai d’Orsay souhaite que la procédure contre le général Omar el-Béchir se poursuive, officieusement, on chercherait en fait à Paris, une trêve pour sauver le déploiement de la force hybride ONU-UA au Darfour.
« Cette information nous alarme énormément, car si la France s’aligne sur la position de la Ligue arabe et de l’Union africaine, que le Conseil de sécurité recourt à l’article 16 et suspend les enquêtes et les poursuites contre Omar el-Béchir, cela ne va pas améliorer la situation sur le terrain au Darfour. »
Le quotidien britannique The Guardian croit savoir que Marc Malloch Brown et Bruno Joubert, le « Monsieur Afrique » de l’Elysée auraient même fait le voyage de Khartoum, pour expliquer au général el-Béchir que le compte à rebours judiciaire pouvait être interrompu.
Il reste maintenant à convaincre les Américains. Les Britanniques espèrent pouvoir persuader l’administration Bush de ne pas user de son droit de véto, lors de l’examen d’une éventuelle résolution recommandant le gel de la procédure contre le président soudanais.