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Chine

L'affaire du lait contaminé prend un tour politique

Article publié le 20/09/2008 Dernière mise à jour le 21/09/2008 à 06:06 TU

Des membres du Bureau local de surveillance de la qualité, vidant des boîtes de lait en poudre contaminé, à Shenzhen, le 19 septembre 2008.(Photo : Reuters)

Des membres du Bureau local de surveillance de la qualité, vidant des boîtes de lait en poudre contaminé, à Shenzhen, le 19 septembre 2008.
(Photo : Reuters)

Alors que le président chinois Hu Jintao accuse et pointe du doigt certains responsables de la province du Hebei, où se trouve le siège d'une des plus grosses sociétés laitières, les inquiétudes liées au lait chinois contaminé s'étendent à travers le monde. Le Gabon et la Tanzanie viennent d'interdire toute importation, jusqu'à nouvel ordre. Il faut savoir que deux des compagnies laitières impliquées dans ce scandale qui a fait quatre morts, exportaient leurs produits notamment au Burundi, au Gabon, au Bangladesh, en Birmanie et au Yémen. Au Canada, une chaîne de supermarchés a retiré de ses rayons, par précaution, tous les yaourts liquides produits par deux entreprises chinoises impliquées dans le scandale du lait frelaté.

Avec notre correspondant à Shanghai, Joris Zylberman

Hu Jintao, le président chinois.(Photo : Wikipedia)

Hu Jintao, le président chinois.
(Photo : Wikipedia)

Il fallait montrer que le président est aux commandes. Hu Jintao a donc sévèrement grondé les dirigeants du Parti communiste chinois.

C’est le Quotidien du peuple qui rapporte ses propos : le numéro un chinois dénonce « les responsables qui ont perdu, selon lui, le sens de l’intérêt public et qui se moquent des souffrances du peuple. Il y a des leçons douloureuses à tirer », a conclu Hu Jintao.

Pour l’instant, le gouvernement continue de prendre des sanctions tous azimuts : les compagnies laitières responsables des empoisonnements devront payer le traitement des bébés malades alors que dix-huit officiels locaux ont déjà été arrêtés. Mais est-ce bien suffisant ?

Pékin est dans une posture extrêmement difficile. Toute son industrie alimentaire est menacée. Les pays asiatiques et deux pays africains ferment la porte aux produits chinois. Il y plus grave encore, selon certains journaux : « La contamination du lait était connue depuis trois ans. Pire que le mensonge sur l’épidémie de SRAS, comment le ministère de la Santé, donc le gouvernement chinois, aurait-il pu ignorer la chose ? ».

Le scandale du lait contaminé chinois touche le Gabon

« Dans son communiqué, le ministère du Commerce n'a pas précisé si les stocks destinés au Gabon étaient déja livrés. Du coup, le flou provoque la peur et la colère ».

21/09/2008 par Yves-Laurent Goma