par RFI
Article publié le 26/09/2008 Dernière mise à jour le 27/09/2008 à 04:08 TU
Le projet de loi de finances 2009 était présenté ce vendredi matin en Conseil des ministres. Pour la première fois, le gouvernement présente un projet de budget pluriannuel, programmé pour la période 2009-2011. Mais entre la croissance en berne - les prévisions ont été ramenées à 1% par la ministre de l'Economie Christine Lagarde - les craintes de récession, et la crise financière mondiale, l'exercice a rarement semblé si compliqué.
Les comptes publics se dégradent et il faut faire avec : en 2009, le gouvernement prévoit de dépenser 8 milliards d'euros de moins qu'en 2008.
Première conséquence : les réformes seront principalement financées par des redéploiements de ressources.
Autrement dit, les objectifs dits prioritaires, à savoir les équipements de la Défense ou l'enseignement supérieur, se feront au détriment d'autres secteurs.
Le déficit budgétaire explose
Pour autant, le budget des ministères reste globalement inchangé. La suppression de plus de 30 000 postes de fonctionnaires en 2009, après celle de 23 000 postes cette année, ne règle pas le problème : le gouvernement va donc devoir continuer de dépenser l'argent qu'il n'a pas. Le déficit budgétaire explose : il devrait dépasser les 52 milliards d'euros l'année prochaine.
Ministre française de l'Economie
« On a fait une prévision de croissance pour 2009 qui est extrêmement raisonnable et réaliste, puisqu'on a prévu une fourchette de 1 à 5%. Et le budjet a été construit sur le bas de la fourchette...».
Résultat, l'objectif de baisser les impôts pour les ramener à la moyenne européenne, promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, n'est plus à l'ordre du jour. Du moins pas avant 2012.
Sur le plan européen, la France assure pourtant qu'elle parviendra à maintenir son déficit public sous la barre des 3 %, seuil prévu par le pacte de stabilité de l'Union.
Ce qui ne contribue évidemment pas à réduire la dette publique, laquelle atteindra 66 % du produit intérieur brut fin 2009.
L'engagement, pris devant les pays de l'Union européenne, de ramener cette dette sous la barre des 60% prévue par le pacte de stabilité, n'est donc plus envisageable avant au moins cinq années.
Ministre chargé du budget
« Aller à l'objectif de réduction des déficits de 0,5% jusqu"en 2012,soit quasiment à l'équilibre des finances publiques, c'est pour nous la nécessité de continuer sur le même rythme d'efforts chaque année...»
Secrétaire national PS à l'économie
« Ce budget sera un budget de rigueur, qui va renforcer la déprime de la consommation ».
Secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation
« Le ministre du Budget a également rappelé la maîtrise de la dépense dans le cadre de ce budget ».