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Afghanistan

Les talibans revendiquent l'assassinat de la plus célèbre policière du pays

Article publié le 28/09/2008 Dernière mise à jour le 28/09/2008 à 16:43 TU

Menacée plusieurs fois déjà, Malalai Kakar, 40 ans, mère de six enfants, a été abattue devant son domicile. Elle dirigeait le département des crimes commis contre les femmes au sein de la police de sa ville. Kandahar. Les talibans qui avaient déjà essayé de l'abattre, ont aussitôt revendiqué l'assassinat. Elle avait fui leur régime quand ils avaient interdit aux femmes de travailler.

Malalai Kakar, chef de police du département des crimes commis contre les femmes de la ville de Kandahar, a été tuée le 28 septembre 2008.(Photo : AFP)

Malalai Kakar, chef de police du département des crimes commis contre les femmes de la ville de Kandahar, a été tuée le 28 septembre 2008.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondante à Kaboul, Constance de Bonnaventure

Malalaï Kakar, 40 ans, a été tuée dimanche matin, devant son domicile, au moment où elle s’apprêtait à rejoindre son bureau. Ses assassins l’attendaient à la porte et ils ont immédiatement ouvert le feu, la tuant de balles dans la tête et blessant grièvement son petit garçon, aujourd’hui dans le coma.

Mère de six enfants, Malalaï Kakar dirigeait le département des crimes contre les femmes de la police de Kandahar, la grande ville du Sud- Afghan. Connue pour son courage, elle avait sous ses ordres une équipe de dix-sept femmes, ainsi que quelques hommes.

Fille et sœur de policiers, Malalaï Kakar est entrée dans la police à 15 ans. Sa carrière fut interrompue par le règne des talibans, mais dès 2001, elle reprend ses activités. Elle était très connue dans les médias internationaux, mais à quel prix. Malalaï Kakar a reçu beaucoup de menaces de mort.

C’est sous sa burka et armée d’une kalachnikov que Malalaï Kakar combattait les injustices commises contre les femmes. Mais elle s’attaquait aussi aux voleuses, aux criminelles ou encore aux femmes adultères.

Difficile de savoir pour le moment qui est l’auteur de ce crime : insurgé taliban, trafiquant de drogue, criminel ? A moins qu'il ne s'agisse d’un règlement de comptes entre tribus... Toutes les pistes sont possibles.