Article publié le 29/09/2008 Dernière mise à jour le 29/09/2008 à 08:39 TU
Le Président Equatorien Rafael Correa s'adresse aux autorités au cours d'une cérémonie spéciale consacrée au reférendum à Quito, le 28 septembre 2008.
( Photo : Reuters )
Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Fidèle à son habitude, Rafael Correa a confirmé qu’il n’allait pas lever le pied après son quatrième triomphe électoral consécutif.
Approuvée par près de 70% des électeurs, selon les premiers sondages, « cette nouvelle Constitution n’est que le début du combat… » vient-il de rappeler, « nous avons construit les bases, il nous faut maintenant construire la maison », c'est-à-dire ce nouvel Equateur qu’il entend mener sur le chemin du socialisme du 21ème siècle dont il se réclame.
« Nous sommes en train de changer l'histoire, nous sommes en train de faire l'Histoire », ajoute Rafael Correa, qui estime que le peuple équatorien vient de donner une claque aux partis politiques traditionnels, aux élites du monde des affaires et à hiérarchie de l'Eglise catholique qui ont combattu son projet de Constitution.
Le président équatorien lance un appel d'union à l'opposition qui a combattu son projet de bonne foi, mais il menace ceux qui ont menti, ont essayé de tromper et qui vont devoir rendre des comptes. « On verra bien, dit-il, si la nouvelle Constitution permet l'avortement, le centralisme, concentre tous les pouvoirs entre les mains du président et permet la dictature, comme ils veulent vous le faire croire. Et si tout cela est faux, n'oubliez pas les noms de ceux qui ont essayé de vous tromper ».
D’ici cinq jours, une commission sera nommée pour préparer un régime de transition, en attendant les prochaines élections générales, la présidentielle et les législatives en février 2009.
Même s’il n’est pas encore officiellement candidat, Rafael Correa n’a pas de rival en vue.
Très populaire dans sa ville Guayaquil, le maire de droite, Jaime Nebot, a tout juste réussi à limiter les dégâts dans ce dernier bastion de l’opposition. Mais la consolation est faible pour l’opposition, hostile à une constitution qui, selon elle, porte les germes d’un régime politique autoritaire et d’une économie socialisante.
Dans tout le reste du pays, le OUI l’emporte sans rival, prouvant que le président Correa incarne toujours ce désir de changement auquel les équatoriens aspirent après une décennie d’instabilité.