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Etats-Unis / Finance

La grande incertitude après le rejet du plan de sauvetage

Article publié le 29/09/2008 Dernière mise à jour le 30/09/2008 à 07:06 TU

George Bush promet de s'attaquer « de front » à la crise financière. Mais le président américain ne le cache pas : il est « très déçu » par le vote de la Chambre des représentants qui a rejeté lundi le plan de sauvetage des banques par 228 voix contre 205. Le plan n’est pas encore enterré, il peut y avoir un nouveau vote, mais ce ne sera pas avant jeudi : le Congrès est en effet fermé mardi et mercredi pour les fêtes du Nouvel an juif. Wall Street a accusé une chute historique : le Dow Jones a perdu 6,71%, soit une perte jamais vue de plus de 700 points, et le Nasdaq 9,14%.  

Le leader de la majorité démocrate, Steny Hoyer (g) avec la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, lors de l'intervention du président de la commission des Finances, Barney Frank le 29 septembre.(Photo : Reuters)

Le leader de la majorité démocrate, Steny Hoyer (g) avec la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, lors de l'intervention du président de la commission des Finances, Barney Frank le 29 septembre.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondante à Atlanta,
Anne Toulouse

A peine la stupeur du résultat dissipée, les deux partis n'ont pas perdu de temps pour s’accuser mutuellement  de l’échec du passage du plan de sauvetage : les démocrates montrent du doigt les républicains, dont les deux tiers ont voté « non » ; les républicains accusent les dirigeants démocrates, qui avaient la maîtrise de la procédure et du reformatage du texte, d’avoir mal mené leur barque.

Le fait est que le texte rejeté a été proposé par un gouvernement républicain, ce qui en dit long sur le peu d’influence que George Bush garde sur son propre parti, dans les derniers mois de sa présidence. En tout cas aucun camp de la classe politique ne sort intact de cet épisode, que ce soient les dirigeants du Congrès, qui n’ont pas anticipé l’issue du vote, ou même les deux candidats à l’élection présidentielle, qui avaient participé aux négociations.

Les enseignements politiques du rejet du plan Paulson

« C'est un coup dur pour l'ensemble des politiques, et d'abord pour le président »

30/09/2008 par Anne Toulouse


Après une grande séance de blâmes, les acteurs doivent maintenant ramasser les morceaux. Nancy Pelosi, speaker de la Chambre des représentants a expliqué qu’elle avait appelé le président et le ministre des Finances pour envisager de remettre le procédé sur les rails. « Toutes les lignes de communication sont ouvertes », a-t-elle dit.


Surprise et gestion de crise à Washington

« Lorsqu'il est apparu à la sortie de la Maison Blanche, le ministre des Finances Henry Paulson avait le visage défait »

30/09/2008 par Anne Toulouse

Il est possible que le même plan soit à nouveau soumis au vote jeudi, ce qui laisserait trois jours aux dirigeants des deux partis pour rallier leurs troupes. La plongée du marché boursier dès l’annonce du passage à la Chambre sera sans doute un argument.

Wall Street accuse le coup

Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua

800 milliards de dollars de capitalisation se sont envolés après le rejet par la Chambre des représentants du plan Paulson. Wall Street redoute une série de faillites bancaires, une paralysie durable des marchés de crédits, qui déclencherait bien sûr une grave récession.
Les investisseurs sont alarmés parce qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion : aucun dirigeant américain ne semble avoir de prise sur les événements.
Ni le président Bush, qui n’est plus respecté par ses propres troupes républicaines et qui est décrédibilisé en fin de mandat.
Ni son secrétaire au Trésor, Henry Paulson, humilié par le rejet de son plan.
Ni le patron de la FED, Ben Bernanke qui avait cautionné ce plan et dont les interventions colossales pour injecter des liquidités sur les marchés n’ont pas rassuré.
Ni les leaders du Congrès qui ne peuvent faire respecter la discipline de vote et ne sont pas certains de l’emporter lors d’un hypothétique nouveau scrutin dans quelques jours.
Barack Obama et John McCain eux aussi cautionnaient le plan Paulson. Ils n’ont pas de solution alternative, si ce n’est de plaider pour une nouvelle tentative au Congrès.

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