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Campagne présidentielle américaine

Obama s’envole dans les sondages

par Stefanie Schüler

Article publié le 02/10/2008 Dernière mise à jour le 02/10/2008 à 23:03 TU

A un mois de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, plusieurs enquêtes donnent Barack Obama favori face à John McCain. Notamment dans trois Etats clefs, le candidat démocrate devancerait son adversaire de 8 à 15 points. Leurs colistiers Biden et Palin débattent ce soir à la télévision.
Tout est prêt pour le débat entre Sarah Palin et Joe Biden, qui aura lieu à Saint Louis dans le Missouri. Dans le studio, grâce aux doublures, on règle les lumières et le son.(Photo: AFP)

Tout est prêt pour le débat entre Sarah Palin et Joe Biden, qui aura lieu à Saint Louis dans le Missouri. Dans le studio, grâce aux doublures, on règle les lumières et le son.
(Photo: AFP)

L’équipe de campagne de Barack Obama et de son colistier Jo Biden attendait ce moment depuis longtemps. C’est désormais chose faite : Selon plusieurs instituts de sondage, le ticket démocrate devancerait largement ses adversaires républicains, John McCain et sa colistière Sarah Palin.

Au niveau national d’abord, une enquête du Pew Research Center accorde sept points d’avance au candidat démocrate (49% contre 42% pour John McCain). Le magazine Time arrive à un résultat similaire : 50% contre 43%. Un sondage de CBS/New York Times crédite même le sénateur de l’Illinois d’une avance de 9 points, avec 49% contre 40% pour le candidat républicain.

Cette tendance semble se confirmer dans les enquêtes qui ont été menées Etat par Etat. L’université Quinnipiac donne une avance de 8 à 15 points à Barack Obama dans trois des principaux Etats clefs des ces élections présidentielles, en Floride, en Ohio ainsi qu’en Pennsylvanie.   

Les raisons de l’envol 

Chez les démocrates, on se veut pourtant prudent. Cette campagne présidentielle a déjà connu trop de revirements causés par des événements extérieurs (comme la guerre en Ossétie du Sud et en Géorgie, ou la crise financière) pour que quiconque puisse crier victoire.

Selon l’enquête du Pew Research Center, trois raisons expliquent la progression du sénateur de l’Illinois : certes, une majorité des personnes sondées ont jugé « excellente ou bonne » sa prestation lors du duel télévisé contre John McCain. Il est vrai aussi que le fameux « effet Palin », cette bouffée d’air que la nomination de la gouverneure d’Alaska sur le ticket républicain avait offert temporairement à la campagne de John McCain, se retourne finalement contre son camp. 60% des Américains pensent désormais que Sarah Palin est trop peu expérimentée pour remplacer le président des Etats-Unis en cas de besoin. C’est ce qu’a révélé ce jeudi un sondage Washington Post-ABC News

Mais la principale raison de cette remontée spectaculaire dans les sondages est sans aucun doute la crise qui secoue actuellement Wall Street et les marchés financiers du monde entier. « Les Américains sont de plus en plus réticents à voter républicain du fait de la crise économique », constate Charlotte Lepri, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). « Ils perdent leur maison, ils perdent leur argent dans leur banque, dans leur assurance-vie. Et tout ça fait monter une critique très forte contre le camp républicain ».    

Les observateurs s’accordent d’ailleurs pour dire que si Barack Obama s’envole dans les sondages ce n’est pas forcément pour son mérite. « Ce ne sont pas les démocrates qui crient victoire, ce sont les républicains qui crient leur défaite », explique Charlotte Lepri. « Barack Obama n’a rien proposé de très concret par rapport à la crise économique, il est resté quand même assez vague. Il profite donc plus de la vague anti-républicaine que de ses propres positions ». 

Situation d’exception 

« Il est difficile de trouver une course présidentielle moderne où l’on constate un écart aussi considérable, rapide et net, en fin de campagne », estime Peter Brown, le vice-directeur de l’institut de sondage de l’université de Quinnipiac. « Au cours des 20 derniers jours, le sénateur Obama est passé de sept points de retard à huit points d’avance en Floride, il a accentué son avance dans l’Ohio et mène de 15 points en Pennsylvanie.  

Pour John McCain, la situation se complique sérieusement. Il semble désormais presqu’impossible pour le candidat républicain de retourner la situation en sa faveur. C’est en tout cas ce que pensent certains analystes. « Pour John McCain, ça sera maintenant effectivement difficile de revenir, parce qu’on ne voit pas ce qui pourrait lui permettre un tel retour, à part une nouvelle crise internationale qui ferait que la présence de John McCain à la Maison Blanche paraîtrait indispensable pour beaucoup d’Américains », explique Charlotte Lepri de l’IRIS. Un avis partagé par Peter Brown : « Il n’y a pas d’exemple d’un tel retour au cours des 50 dernières années ».

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