Campagne présidentielle américaine

Palin/Biden : une confrontation cordiale

Article publié le 03/10/2008 Dernière mise à jour le 03/10/2008 à 12:53 TU

Débat télévisé entre les candidats à la vice-présidence des Etats-Unis, la républicaine Sarah Palin et le démocrate Joe Biden, à Saint Louis, le 2 octobre 2008.
(Photo : Reuters)

L'économie et la crise financière étaient au cœur du débat des candidats à la vice-présidence américaine. La républicaine Sarah Palin et le démocrate Joe Biden ont également discuté de la politique intérieure et les relations internationales notamment la situation en Irak et en Afghanistan, et le dossier nucléaire iranien.

Avec notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse

Dans la mesure où on attendait un petit peu le pire des deux, on peut dire que le débat s’est très bien passé. Ceux qui étaient venus voir le dompteur se faire manger ont sans doute été déçus car il n’y a eu ni coup d’éclat ni dérapage ni effondrement dans ce débat.

Joe Biden a incontestablement dominé la substance surtout sur la question de la politique étrangère. Parfois même un peu trop lorsqu’il a glissé dans des discours sans doute plus en phase avec les commissions sénatoriales qu’avec le grand public.

Sarah Palin a manifestement esquivé des réponses, mais elle avait retrouvé sa vitalité de la Convention républicaine. Elle a joué d’emblée sur la convivialité en allant vers Joe Biden et en lui disant hors micros mais néanmoins dans le champ des micros puisqu’on l’a entendu « je suis tellement heureuse de vous connaître enfin ! » On ne flatte jamais assez un homme !

Sarah Palin a parlé d’une manière beaucoup plus directe en insistant sur son expérience de l’exécutif qui fait effectivement défaut aux trois autres membres des deux tickets.

Mais il faut aussi comprendre que ces débats vice-présidentiels sont des affrontements par procuration et que chacun récite en fait le catalogue électoral et se réfère constamment à la tête du ticket, son patron en quelque sorte. Ce qui a donné parfois l’impression que l’on assistait non pas à un dialogue mais plutôt à une série de publicités électorales.

En conclusion d’une certaine manière les deux candidats ont rempli leur contrat. Joe Biden sans doute de manière plus brillante que Sarah Palin. Il est de toute façon difficile de juger l’impact de ces débats sur le grand public, surtout lorsqu’il s’agit d’un débat de vice-présidents, c’est-à-dire par définition tout de même de personnages de second plan. Celui-ci n’aurait vraiment été significatif que si l’un des deux adversaires avait commis un impair ce qui n’a pas été le cas.